Cyclone Garance : À La Réunion, Manuel Valls constate les dégâts avant les annonces ce vendredi

©Préfet de La Réunion

Cyclone Garance : À La Réunion, Manuel Valls constate les dégâts avant les annonces ce vendredi

« Répondre vite aux attentes » : le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a débuté jeudi une visite de deux jours à La Réunion, sinistrée après le passage du cyclone Garance, pour rencontrer les élus et les habitants alors que l'impatience monte. Il s’est notamment rendu à Saint-Benoît, Bras-Panon et Saint-Denis. 

Dès son arrivée jeudi matin sur cette île de l'océan indien de 900 000 habitants, l'ancien Premier ministre s'est rendu à la sous-préfecture de Saint-Benoît, commune du nord-est du territoire parmi les plus touchées par le cyclone vendredi. Vendredi, des vents à plus de 200 km/h et de très fortes pluies orageuses ont frappé l'île, faisant cinq morts et six blessés dont trois grièvement, selon un dernier bilan.

« Il faut qu'on soit vite au rendez-vous, c'est le sens de ce déplacement », a affirmé le ministre. « Des gens se retrouvent sans rien, leur vie a été balayée en quelques minutes. Les acteurs économiques et plus particulièrement le monde agricole, le cœur battant de la vie économique de La Réunion, ont beaucoup souffert, on va se mobiliser via les fonds de l'État et de l'Europe », a déclaré Manuel Valls, évaluant les dégâts « de 160 à 200 millions d'euros ».

Présente lors de la déambulation du ministre dans les rues, Véronique de Cambiaire, pharmacienne de Saint-Benoît, s'est agacée et a interrompu un échange entre Manuel Valls et des habitants. « Je suis la plus sinistrée de toute la ville », a-t-elle lancé. « Il y a eu un cyclone dans ma pharmacie. Tous les médicaments ont valsé, tous les produits au frais ont dû être jetés. On n’a ni eau, ni électricité depuis le cyclone. On attend du ministre des Outre-mer qu'il nous aide », a raconté la pharmacienne.

Manuel Valls doit faire des annonces, à l'issue de sa visite de deux jours, sur les dispositifs d'aide à la population et la reconstruction de ce qui doit l'être. D’après la préfecture, « il reste moins de 1% de la population totalement privée d’eau, soit 7 220 personnes (contre 15 000 hier soir) et moins de 1% de la population qui subit des perturbations de la distribution ». « Les coupures ou perturbations actuelles sont liées au temps nécessaire au remplissage des réservoirs », ajoute-t-elle. 

L’état de catastrophe naturelle signé vendredi 

« A Saint-Benoît, l'épicentre du cyclone, on retrouve la nécessité du rétablissement de l'électricité, le sentiment d'accablement des habitants, il reste sur la commune du travail car plus de la moitié des Réunionnais qui n'ont pas l'électricité sont ici. L'eau manque également dans de nombreux foyers », a ajouté le ministre. Saint-Benoît ne fait, selon la préfecture, pas partie des communes où l’eau a été totalement rétablie. 

Le ministre a demandé l'état de catastrophe naturelle et de calamité agricole « pour les 24 communes de La Réunion » - une commission se tient vendredi au ministère de l'Intérieur - plaidant pour que « ces dispositifs aillent vite ». « Le dispositif de catastrophe naturelle devrait être signé demain », a toutefois assuré Manuel Valls. 

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Directeur d'EDF à La Réunion, Dominique Charzat a relevé des dégâts sur les lignes jamais vus depuis 50 ans, avec douze lignes hautes tensions impactées et 21 pylônes tombés. Ce sont 180 000 foyers qui ont été privés d'électricité après le cyclone, ajoute-t-il, précisant que 95% de la population réunionnaise avait été réalimentée jeudi.

L'agriculture vivrière a été considérablement endommagée, le cyclone détruisant des hectares de champs, notamment de bananes et d'ananas. « Tout a été pulvérisé, même le tracteur », a assuré Sarah Salah-aly, agricultrice à Saint-Benoît, qui cultive essentiellement de la canne à sucre, un peu de letchi et de bananes sur 40 hectares.

Avec AFP