Cyclone Garance à La Réunion : La procédure de reconnaissance catastrophe naturelle « enclenchée » devrait « aboutir en urgence dès cette semaine » assure Manuel Valls

Cyclone Garance à La Réunion : La procédure de reconnaissance catastrophe naturelle « enclenchée » devrait « aboutir en urgence dès cette semaine » assure Manuel Valls

Attendu à La Réunion jeudi et vendredi, le ministre des Outre-mer a annoncé, devant l’Assemblée nationale, que la procédure de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, suite au cyclone Garance, était « enclenchée » et qu’elle devrait « aboutir en urgence dès cette semaine ».

En outre, « le travail de la DAF et du préfet ont déjà commencé en vue de la reconnaissance de calamités agricoles » a ajouté le ministre d’État, interrogé par la députée GDR de l’île, Émeline K/Bidi. Manuel Valls se rendra sur l’île jeudi et vendredi pour « être aux côtés de la population, des élus locaux et des équipes de secours ».

« Plan de reconstruction »

« Nous ferons en état des lieux précis, des actions prioritaires pour soutenir les habitants sinistrés de l'île et permettre la reconstruction économique, et notamment dans le secteur de l'agriculture » a aussi assuré le ministre, profitant de tribune pour « exprimer (ses) condoléances et apporter (le) soutien » du gouvernement, « aux familles des victimes ainsi qu'à l'ensemble des Réunionnaises et des Réunionnais qui, une nouvelle fois, ont fait preuve d'une très grande résilience et d'un très grand courage ».

Interrogé quelques minutes plus tard par le député LFI de La Réunion, Jean-Hugues Ratenon, Manuel Valls a appelé de ses vœux à la mise en œuvre d'un « plan de reconstruction », pour répondre « aux questions qui se posent en termes d'emploi, d'agriculture, de reconstruction ». 

Cinq victimes et des « dégâts matériels considérables »

Pour rappel, cinq personnes sont décédées suite au passage du cyclone, vendredi 28 février : deux femmes, l’une emportée par les eaux à Saint-Denis, la seconde ensevelie par une coulée de boue à Trois Bassins ; un homme tué dans un incendie d’origine électrique ; un homme coincé sous un arbre à Saint-Denis ; et un homme dont le corps a été retrouvé dimanche à Ravine Bassin, dans la commune de Saint-Paul.

« Les dégâts matériels sont également considérables, particulièrement dans le nord et l'est de l'île » a rappelé la députée Émeline K/Bidi. « Des toits arrachés, des habitations inondées, les voies et les réseaux détruits, emportés par les vents violents et les pluies torrentielles. L'ouest et le sud de l'île, relativement épargnés lors du passage de garance, restent néanmoins très impactés par les conséquences post-cycloniques ».

« De nombreuses familles et des entreprises restent, à cette heure, privées d'eau et d'électricité, sans aucune information sur les délais de réparation » a-t-elle ajouté, déplorant des « phénomènes violents de plus en plus nombreux » qui affectent l’île. « À peine se remettent-ils d'un événement qu'il faut déjà affronter le suivant. Certaines habitations n'avaient pas encore été réparées depuis Belal, lorsque Garance a frappé La Réunion ».

« Nous devons être moins dépendants de l'hexagone pour affronter ces cyclones violents qui s'abattent sur nous chaque année » a aussi estimé la députée qui appelle à des « moyens pérennisés » sur l’île. Elle s’est aussi dit « inquiète » des « coupes budgétaires », citant l’exemple des contrats PEC, auxquels « l'État envisageait de baisser sa participation », menaçant, selon la députée, 5 000 emplois sur l’île. « Ces mêmes contrats PEC aujourd'hui nettoient, déblaient et réparent ».

Face « l’urgence totale » Jean-Hugues Ratenon avait, lui, appelé à « réquisitionner » les « logements vacants existants » ; mettre en place « un prêt à taux zéro pour la reconstruction » ; et un « fonds d'aide exceptionnel » pour « ceux qui n’ont pas d’assurance » -une idée déjà évoquée pour Mayotte où à peine 10% de la population est assurée-. Il appelle aussi au « blocage des prix » face à une possible augmentation de ceux-ci. 

À date, près de 31 000 personnes sont encore privées d’eau, soit 3% de la population et 23% sont confrontées à des perturbations de distribution, soit plus de 209 000 personnes. Pour faire face, 148 citernes ont été distribuées sur l’ensemble du territoire. 103 palettes d’eau embouteillée ont été mobilisés ce jour pour Saint-Benoît et 300 packs d’eau supplémentaires ont été acheminés à Bras-Fusil.

91% des clients d’EDF sont désormais alimentés en électricité, 44 000 clients restant non alimentés. 86% des abonnés ont désormais accès à internet et 82% ont accès à leurs réseaux de téléphonie mobile.