Depuis le cyclone Chido, les structures de santé à Mayotte sont débordées par un afflux massif de patients. L’hôpital de campagne ESCRIM, installé en urgence, enregistre des chiffres impressionnants, mais la prise en charge reste complexe et parfois éprouvante pour les habitants, malgré le courage des personnels de santé. Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin.

Depuis le passage du cyclone, les infrastructures hospitalières sont sous tension en raison du nombre de patients qui affluent quotidiennement, qu’il s’agisse de blessures liées au cyclone ou d’autres pathologies. Depuis le 24 décembre 2024, date de son ouverture, l’ESCRIM a enregistré 2 692 consultations. En 24 heures seulement, 207 personnes s’y sont rendues, et 11 interventions chirurgicales y ont été réalisées. De plus, un dispensaire installé à l’entrée de l’ESCRIM prend en charge jusqu’à 90 patients supplémentaires chaque jour. 

L’hôpital de campagne, installé sur le terrain du stade de Cavani, permet de soulager le CHM et Jacaranda. Cependant, tout n'est pas simple pour les patients. « Il s'est blessé hier au pied. On est venu à l'hôpital à 18h, il y avait beaucoup de monde quand on nous a pris en charge. Il a eu des points de suture à minuit, mais comme on n’a pas de voiture, nous sommes toujours là », raconte un accompagnant d’un blessé. Pas facile non plus pour une autre patiente enceinte : « L'accueil est tellement dur, car ce sont vraiment les cas les plus urgents qui sont pris en charge », explique-t-elle. « Je suis allée à la maternité. Je leur ai expliqué comment je me sentais avec ma grossesse, et ils m’ont prise », ajoute-t-elle. Actuellement, à Mayotte, il faut s’armer de patience pour consulter un médecin. « Ils prennent un peu tout le monde, ceux avec rendez-vous comme ceux sans. Je suis ici depuis 4h. J'ai fait une première file d’attente pour la prise de sang du bébé, et j’ai dû refaire la queue pour voir le médecin », précise une femme enceinte accompagnée de sa fille de 2 ans. 

Pour faire face à cet afflux de patients, des postes médicaux avancés ont été installés dans trois dispensaires du départe-ment. Depuis le déploiement des secours, les équipes santé-secours ont pris en charge 13 156 personnes, dont plus de 1 000 en 24 heures en début de semaine. Les blessés sont soignés dans les structures mises en place, mais aussi directement sur le terrain, avec le soutien d’organisations comme la Croix-Rouge ou Médecins Sans Frontières. La prise en charge à Mayotte est multiforme, mais reste complexe pour de nombreux habitants. Les chiffres traduisent l’ampleur des besoins et mettent en lumière le courage et la mobilisation des personnels de santé.

Par France-Mayotte Matin