François Bayrou achève mardi à La Réunion son déplacement consacré au cyclone Chido qui a frappé Mayotte, où il a annoncé lundi une batterie de mesures destinées au redressement de l'archipel.
Le Premier ministre, qui a dormi à Saint-Denis de La Réunion, a débuté sa journée par une rencontre matinale avec les élus locaux à la préfecture. Il y a salué ensuite des agents impliqués dans le centre opérationnel de La Réunion, importante base logistique de l'aide à Mayotte.
Il a ensuite visité la plateforme d'intervention régionale de l'Océan indien de la Croix rouge à Sainte-Marie. Puis inspecté, dans la même commune, le « hub logistique » pour Mayotte situé sur une base aérienne à proximité de l'aéroport Roland-Garros d'où la délégation s'envolera à la mi-journée pour regagner Paris.
Lundi, après une visite d'une journée à Mayotte à la tête d'une importante délégation ministérielle, François Bayrou a présenté devant le Conseil départemental de l'archipel son plan « Mayotte debout » qui « a une seule ligne directrice : pas de phrases, des décisions concrètes et précises, des engagements concrets et précis ». Parmi la dizaine de mesures annoncées, le rétablissement de l'électricité « dans chaque foyer », la volonté d'empêcher la reconstruction de bidonvilles, ou encore une série de mesures financières, fiscales, sanitaires ou sur l'éducation.
Avec l'objectif, a expliqué le chef du gouvernement à l'AFP, de tenir « un discours clair et compréhensible de l'ensemble des citoyens » et de « s'inscrire dans la démarche du président de la République », qui avait annoncé de premières mesures d'urgence lors d'un déplacement à Mayotte après le cyclone, qui a causé, selon le dernier bilan officiel, la mort de 39 personnes.
Une « loi d'urgence » sera présentée vendredi en Conseil des ministres, avec « une présentation au Parlement sous quinze jours », a annoncé François Bayrou. Un projet de « loi programme de refondation » de l'archipel « préparé et conçu avec les élus de Mayotte, sera mis au point dans les trois mois », a-t-il précisé.
A Mayotte, le Premier ministre était notamment accompagné de ses deux ministres d’État Élisabeth Borne (Éducation) et Manuel Valls (Outre-mer). Ce dernier est resté à Mayotte pour poursuivre le dialogue avec les élus et le travail de coordination.
La délégation s'est aussi heurtée au désespoir des habitants, à l'image de cette séquence au cours de laquelle Élisabeth Borne est interpellée par deux enseignants qui témoignent des difficultés du quotidien. « Ok », leur répond la ministre d’État avant de quitter les lieux. Une attitude largement fustigée sur les réseaux sociaux.
« Image terrible. Une ministre ne peut pas tourner les talons en méprisant le témoignage d’enseignants qui alertent sur la situation sanitaire », a ainsi grincé le premier secrétaire du PS Olivier Faure. « La séquence tronquée, diffusée ne reflète pas mes échanges avec les deux enseignants », a expliqué Élisabeth Borne mardi sur le réseau social X.
« Par ailleurs, attachée au dialogue, consciente et préoccupée par la gravité de la situation, j’ai longuement échangé (lundi) avec les personnels de direction et les syndicats enseignants sur la situation à Mayotte et les défis de la rentrée », ajoute l'ancienne Première ministre.
Avec AFP