Le gouvernement a reconnu mardi l'état de catastrophe naturelle à La Réunion, durement touchée par le cyclone Belal qui a causé la mort de quatre personnes, selon un arrêté publié mardi au Journal officiel. Cette décision, qui concerne les 24 communes de l'île, ouvre la voie à une indemnisation des dégâts causés par le passage du cyclone.
Mercredi dernier, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, en visite dans une exploitation agricole dans le sud du territoire ultramarin, avait annoncé sur X déclencher une procédure accélérée et « très simplifiée » pour reconnaître l'état de catastrophe naturelle à La Réunion. Le ministre a confirmé hier se rendre une nouvelle fois sur l’île la semaine prochaine.
Dans le détail, l’arrêté de catastrophe naturelle concerne deux des trois phénomènes météorologiques liés au cyclone : les inondations et coulées de boue et les vagues et submersions marines. Les vents cycloniques n’ayant pas été pris en compte. Pour les inondations et coulées de boue, 19 communes sont reconnues en catastrophe naturelle. « Pour les 5 autres, Saint-Leu, Les Avirons, Les Trois Bassins, Petite-Île et L’Étang Salé, la commission a ajourné sa décision en attente d’éléments complémentaires », précise-t-on.
Pour les vagues et submersions marines, les 19 communes du littoral sont reconnues en catastrophe naturelle. « Les décisions ajournées feront très prochainement l’objet d’une nouvelle commission, et, le cas échéant, d’un nouvel arrêté » ajoute la Préfecture. « Si les communes n’obtiennent pas la reconnaissance CATNAT pour un phénomène, les sinistrés ne pourront pas bénéficier, pour les dégâts qui résultent de ce phénomène, de la procédure CATNAT », prévient-on encore.
Les dégâts causés sur l'île ont particulièrement touché l'agriculture. Le président de la Chambre d'agriculture locale, Frédéric Vienne, a estimé que les pertes du secteur seraient « supérieures à celles de Bejisa », le cyclone qui avait frappé La Réunion début janvier 2014, sans donner de chiffre précis.
Les sinistrés ont désormais 30 jours, à partir de ce mardi, pour se déclarer auprès de leur compagnie d’assurance ainsi que leur mairie, conseille la Préfecture. Ce dispositif permet, pour les biens assurés de marquer le caractère exceptionnel d’un événement météorologique, de faciliter les prises en charge des dégâts par les assurances grâce à un encadrement de la procédure par l’État et une réassurance par l’État des assureurs, et d’accélérer la prise en charge.
Les assureurs engagent la procédure d’indemnisation dès la publication au JO de l’arrêté interministériel et disposent d’un 1 mois, à compter de la réception de la déclaration de sinistre par les assurés pour saisir un expert et informer les assurés sur la mise en œuvre des garanties ; un mois pour faire une proposition d’indemnisation aux assurés dès réception du rapport d’expertise ; et 21 jours pour indemniser les sinistrés ou 1 mois pour missionner une entreprise pour réaliser les travaux.
Belal a frappé l'île de La Réunion lundi matin dernier, balayée par des pluies diluviennes et des vents allant jusqu'à plus de 200 km/h. Il a ensuite continué sa route vers l'île Maurice, environ 200 km au nord-est, où il a aussi fait des dégâts très importants et un mort.
Outremers360 avec AFP