Les coupures d'eau courante à Mayotte, en proie à une sévère sécheresse, seront légèrement moins longues à partir de vendredi, a annoncé la préfecture alors que les précipitations récentes « ont permis de stabiliser les ressources en eau ». De son côté, le département a lancé une campagne de vaccination contre les « maladies hydriques ».
« A compter du 22 décembre, la période de distribution d'eau est étendue : l'eau sera distribuée un jour sur trois pendant 24 heures (au lieu de 18 heures) dans l'ensemble du département, de 16h à 16h le lendemain », a indiqué la préfecture de Mayotte dans un communiqué.
« L'amélioration météorologique et les économies historiques générées par les efforts des Mahoraises et des Mahorais depuis plusieurs mois ont permis de stabiliser les ressources en eau du département qui avaient atteint un niveau critique », ajoute le communiqué.
L’archipel de Mayotte est soumis à sa plus importante sécheresse depuis 1997, alors que son approvisionnement dépend largement des eaux pluviales. Pour y faire face, l'État a intensifié les coupures d'eau ces derniers mois. Depuis le 4 septembre, la population mahoraise (310 000 habitants au 1er janvier 2023, selon l'Insee) est privée d'eau deux jours sur trois.
Depuis octobre, la période d'accès à l'eau était réduite à 18 heures, mais les pluies récentes ont permis de relâcher un peu la pression. « Les retenues collinaires de Combani et de Dzoumogné sont respectivement remplies à 9,94% et 22% de leur capacité. Les précipitations de ces 15 derniers jours correspondent à l'équivalent d'un mois de pluie complet en période de décembre », selon la préfecture.
Le département lance une campagne de vaccination
En parallèle, une campagne de vaccination contre le choléra, la typhoïde et les virus de la poliomyélite et de l'hépatite A va être organisée dans le département, confronté à une pénurie d'eau, selon un arrêté publié jeudi au Journal Officiel.
« Le directeur général de l'agence de santé de Mayotte est chargé dans le département de Mayotte et sous l'autorité du préfet d'organiser une campagne de vaccination au bénéfice de la population de Mayotte exposée au risque de contracter le choléra, la typhoïde ou les virus de la poliomyélite et de l'hépatite A », selon ce texte signé le 13 décembre.
Il y est rappelé que « plusieurs cas de typhoïde ont été confirmés depuis le début de la crise de l'eau » dans l'archipel où la couverture vaccinale est faible, et que « des maladies hydriques telles que le choléra, la typhoïde, la poliomyélite ou l'hépatite A sont des agents biologiques pathogènes transmissibles ».
« Il convient, en conséquence, de prendre les mesures d'urgence adaptées à la protection de la population contre la menace d'apparition d'une épidémie de ces maladies et d'organiser la vaccination de la population concernée par ce risque en permettant à certains professionnels de santé et étudiants de prescrire ou administrer les vaccins utilisés dans le traitement préventif de ces maladies hydriques », selon cet arrêté.
Avec AFP