L’État et le Département de Mayotte ont signé mardi une convention visant à affecter des agents du Conseil départemental dans les ambassades. Elle a été signée par Ben Issa Ousseni et le ministre de la Francophonie et des Partenariats internationaux, Thani Mohamed-Soilihi, qui a poursuivi son déplacement à Mayotte après le départ d’Emmanuel Macron.
« Cette convention permettra de resserrer les liens entre l’État et la collectivité de Mayotte et d'approfondir la coopération régionale dans cette zone stratégique que constitue l'océan Indien, notamment le canal du Mozambique », et ouvrira également « de nouvelles perspectives à de jeunes mahorais qui souhaitent devenir diplomate », précise-t-on du côté du Ministère de la Francophonie et des Partenariats internationaux.
Pour le Département de Mayotte, il s’agit surtout d’« une étape majeure » qui fait de l’île une « actrice à part entière de l’intégration régionale ». « À la croisée de l’Afrique et de l’Asie, Mayotte affirme sa vocation de pont régional dans l’océan Indien. Face aux défis climatiques, sociaux et économiques, notre Département renforce ses liens avec ses voisins (...) pour bâtir des coopérations concrètes dans l’éducation, la santé, l’agriculture ou encore la diplomatie », ajoute le Département.
« Un Comité d’insertion régionale de Mayotte (CIRM) sera mis en place pour piloter cette dynamique historique » poursuit l’institution qui entend « peser dans l’avenir du bassin indianocéanique ». Il s’agira aussi d’« ouvrir la voie à une diversification des importations », parmi les leviers de lutte contre la vie chère, défendu par Emmanuel Macron lors de sa visite lundi à Mayotte, mais aussi à La Réunion mardi.
D’après nos partenaires de France Mayotte Matin, trois agents sont déjà recrutés et prêts à rejoindre leurs postes : un à Madagascar, un au Mozambique et un à Maurice. Les autres postes feront l’objet d’appels à candidatures. Au total, neuf pays sont ciblés par cette coopération renforcée, dont les Seychelles, la Tanzanie, le Kenya, Djibouti, Madagascar, le Mozambique et Maurice.
Lors de son déplacement à Mayotte lundi, le chef de l’État avait plaidé pour une meilleure intégration régionale du Département, que ce soit au sein de la COI ou dans le développement économique prometteur du Canal du Mozambique. L’évolution institutionnelle de Mayotte, également évoquée par le président de la République et actée dans les deux lois (programme et organique) présentées par le gouvernement, pourrait permettre à l’île de gagner en compétence pour renforcer encore ses ambitions régionales.
De son côté, le ministre Thani Mohamed-Soilihi a poursuivi sa visite à Mayotte, après le départ d’Emmanuel Macron lundi soir. Il s’est notamment rendu sur le chantier de la mairie de Bandraboua, saluant la mobilisation des Forces armées dans la reconstruction post-Chido. « A ce jour, 72 chantiers entrepris par les forces armées ont été achevés, 5 sont en cours et 39 sont à venir. Les forces armées en sont les premiers artisans et leur implication dans cette mission est essentielle ».
Il s’est aussi rendu au lycée de Sada, à la rencontre des jeunes pour échanger particulièrement sur la question de leur insertion professionnelle. Pour Thani Mohamed-Soilihi, « la coopération régionale peut ouvrir des perspectives. C’est ce message que j'ai souhaité passer aux jeunes que j'ai rencontrés ce matin : l'Indiaocéanie a besoin de tous les talents ».