C’est une grande première pour les territoires d’outre-mer : une feuille de route dédiée exclusivement à l’économie bleue ultramarine a été dévoilée et signée ce mardi, dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur l’océan. Fruit de deux années de concertation, ce document marque un tournant stratégique et symbolique pour ces territoires, souvent en première ligne face aux enjeux maritimes et environnementaux. À cette occasion, Outremers360 a rencontré Olivier Jacob, préfet, directeur général des outre-mer sur le Pavillon France 3 Océans pour évoquer les prochaines étapes et les enjeux opérationnels de ce document stratégique.
Un document inédit et participatif
Copilotée par les directions générales des outre-mer (DGOM) et des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture (DGAMPA), ainsi que les administrations compétentes, les services déconcentrés et les collectivités, cette feuille de route se distingue par son double ancrage. D’un côté, elle fixe des priorités nationales claires, de l’autre, elle intègre des spécificités locales, territoire par territoire, en s’appuyant sur le travail des acteurs ultramarins eux-mêmes : « C’est à la fois un document qui vient d’en haut avec des priorités nationales, et d’en bas avec beaucoup d’enjeux qui ont été déterminés par les acteurs locaux », souligne, le préfet Olivier Jacob. Concrètement, cela signifie que chaque territoire voit ses besoins propres mis en avant, à travers une approche différenciée et collaborative.
« C’est en effet la toute première feuille de route spécifiquement consacrée à l’économie bleue des territoires ultramarins », rappelle Olivier Jacob. « Il existait déjà une feuille de route pour l’économie bleue au niveau national, mais nous avons tenu, à la Direction générale des Outre-mer, à ce qu’un document distinct soit élaboré pour les Outre-mer, en tenant compte de leurs spécificités. »

Tous les secteurs de l’économie bleue sont concernés
La feuille de route outre-mer embrasse l’ensemble des secteurs liés à l’économie bleue : transport maritime, construction navale, pêche durable, tourisme côtier, énergies marines, protection des écosystèmes marins… L’ambition est claire : structurer une stratégie cohérente à l’horizon 2030, avec un calendrier de mise en œuvre jalonné d’étapes concrètes. Des comités de pilotage et de suivi seront mis en place au niveau national, mais aussi dans chaque territoire, où les acteurs locaux devront s’approprier leur propre déclinaison du document. « Des jalons importants ont déjà été posés, notamment lors du dernier Comité interministériel de la mer (CIMER), qui a validé administrativement et techniquement cette feuille de route », précise le préfet. « Et ce n’est qu’un début : le document est amené à évoluer. A peine l’encre sera-t-elle sèche, qu’il y a des choses qui auront changé et qu’il faudra modifier. »
Un pavillon pour incarner la diversité ultramarine
Le Pavillon France, installé à la Baleine, dans le cadre de l'UNOC 3, a été conçu comme une véritable vitrine des Outre-mer. Fruit d’un travail collectif porté par les équipes d’Oudi Serva, chef du bureau des politiques agricoles, rurales et maritimes (BPRAM) de la Direction générale des Outre-mer et le gouvernement de la Polynésie française, avec l’engagement remarquable de Muriel Pontarollo, il reflète la richesse et la diversité des territoires ultramarins. Pensé comme un espace ouvert à l’ensemble des territoires, ce pavillon se veut à la fois un lieu d’échange, de réflexion et de valorisation des initiatives locales. Un esprit que souligne Olivier Jacob : « Ce pavillon se veut un lieu d’échanges et d’ouverture. Il incarne à la fois la diversité des territoires ultramarins et les enjeux communs qu’ils partagent sur les trois océans. »

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