UNOC 3 - Jean-François Hoarau, président de l'Université de La Réunion: «Il faut adopter ce qu'on appelle l'approche des sciences de la durabilité»

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UNOC 3 - Jean-François Hoarau, président de l'Université de La Réunion: «Il faut adopter ce qu'on appelle l'approche des sciences de la durabilité»

Membre de la délégation française du Ministère de l'Enseignement supérieur, le Président de l'Université de La Réunion Jean-François Hoarau est actuellement à Nice dans le cadre de la conférence des Nations Unies sur l'océan. Jean-François Hoarau a rappelé l’importance cruciale d’intégrer les territoires ultramarins dans les réflexions globales sur l’océan et le climat et le rôle fondamental de la  science dans la prise de décision de politiques publiques. Il a ainsi plaidé pour une approche globale mêlant sciences naturelles, sociales et humaines, pour former la société civile aux grands défis environnementaux.

 

« L'Université de La Réunion a toute sa place dans un événement comme celui-là, puisque notre positionnement géographique fait que nous avons un avantage comparatif à traiter, à étudier tous les sujets liés aux océans. De plus avec Mayotte, nous sommes les seuls représentants de la France et de l'Europe dans le bassin du sud-ouest de l'océan Indien, il est évident que nous ne pouvions pas passer à côté de cet événement, sachant que nous avons déjà développé un certain nombre de programmes importants sur cette thématique des océans» souligne Jean-François Hoarau, président de l'Université de La Réunion. Il salue l'initiative du Ministère de l'Enseignement supérieur d'intégrer les territoires ultramarins dans un tel évènement.

Le président de l'Université de La Réunion insiste sur le rôle central de la science : « Aucune décision politique ne devrait être prise sans l’analyse scientifique. ». Il salue la montée en puissance des sciences participatives, qui rapprochent chercheurs et citoyens. « L'UNOC nous le rappelle fortement, la science est fondamentale pour servir à éclairer les décisions des politiques, mais elle est aussi fondamentale pour éclairer les citoyens en général, par le biais de la formation, par le biais de renforcement de capacités, mais aussi par le biais des interactions. Aujourd'hui, nous ne pouvons plus raisonner science sans associer la société civile à travers notamment ce qu'on appelle les sciences participatives.»

Développer les sciences de la durabilité 

L’établissement a déjà structuré une offre de formation autour des sciences de l’environnement et de l’océan, notamment via des masters en biologie. Mais l’ambition est d’aller plus loin : « Il faut intégrer une sensibilisation aux océans dans toutes les filières, même celles qui ne sont pas directement liées aux sciences de la nature. »

Son message est clair : « Il faut sortir des approches segmentées. Il faut adopter ce qu'on appelle l'approche des sciences de la durabilité. Les sciences de la durabilité, ce n'est pas simplement s'intéresser aux problèmes environnementaux, c'est être conscient que tout est imbriqué.» Il plaide pour une vision intégrée des sciences, mêlant sciences naturelles, sociales et humaines. Car les enjeux climatiques et océaniques dépassent les laboratoires : ils touchent les communautés locales en première ligne. « Il faut être capable de réconcilier les différents mondes pour finalement adopter une approche vraiment holistique, globale, pour trouver des solutions durables associant toutes les parties prenantes. L'océan et le climat n'est pas qu'une histoire de chercheurs, c'est surtout une histoire de citoyen».

À la croisée des savoirs et des enjeux géopolitiques,  L’Université de La Réunion souhaite tracer la voie vers une science engagée, inclusive et durable.