Lors d’une conférence de presse organisée mercredi matin, le SCARA (Syndicat des Compagnies Aériennes Autonomes) a mis en lumière les défis cruciaux auxquels font face les compagnies aériennes basées en Outre-mer et en Corse. Au centre des échanges : la reconnaissance de leur rôle vital dans la cohésion territoriale, les évolutions fiscales du secteur aérien, et l’annonce d’un colloque majeur à venir en octobre.
Représentant près de 50 % des compagnies aériennes françaises et ultramarines, le Syndicat des Compagnies AéRiennes Autonomes se positionne comme un acteur majeur du débat aérien en France. Il milite pour une aviation diversifiée, équitable et intégrée aux réalités locales. À travers des études, des prises de position publiques et des actions de terrain, il contribue activement aux réflexions sur l’avenir du transport aérien national.
Au cours de cette conférence de presse, le SCARA s’est félicité d’une avancée importante entérinée dans la loi de finances 2025 : la reconnaissance des aérodromes de référence pour les territoires ultramarins. Une mesure qui permet enfin aux compagnies aériennes opérant depuis ces aéroports — jusqu’alors désavantagées — de bénéficier de tarifs réduits sur la Taxe de l’Aviation Civile (TAC) et la Taxe sur les Billets d’Avion (TSBA). Jusque-là, ces réductions n’étaient accordées que pour les vols au départ de Paris-Charles de Gaulle. Cette évolution marque un tournant. « C’est une reconnaissance de l’importance d’ouvrir les Outre-mer à leurs marchés de proximité, pas seulement à Paris », a souligné le syndicat. Elle permet de renforcer le tissu économique et touristique local, en soutenant les compagnies basées directement dans les territoires.
Une exonération promis toujours en attente
Autre sujet sensible abordé : l’exonération de l’augmentation de la TSBA pour les dessertes aériennes vers l’Outre-mer, la Corse et les liaisons assurées dans le cadre de délégations de service public. Annoncée dès 2021 et confirmée dans la loi de finances 2025, cette exonération reste aujourd’hui lettre morte, faute d’homologation de la Commission européenne.
Le SCARA a participé dans l’après-midi à une réunion à l’Assemblée nationale, organisée par le député de Saint-Pierre-et-Miquelon Stéphane Lenormand. Objectif : faire le point sur cette mesure fiscale censée traduire une promesse gouvernementale de soutien aux territoires enclavés. De nombreuses compagnies ont fait part de leur frustration, soulignant l’impact financier concret pour un gain budgétaire marginal : sur les 630 millions d’euros générés par la hausse de la TSBA, seuls 47 millions concernent ces dessertes spécifiques.

Un colloque en octobre pour rappeler le rôle des compagnies régionales
Enfin, le SCARA a annoncé l’organisation d’un colloque en octobre 2025, intitulé « La place des compagnies aériennes basées en Outre-mer et en Corse dans la vie de leurs territoires ». Un événement qui visera à approfondir le dialogue entre acteurs publics, compagnies, collectivités et usagers, et à affirmer le rôle essentiel de ces transporteurs pour la continuité territoriale, le désenclavement et le développement économique local.