Lors d'une réunion en début de semaine, le Comité France Maritime a annoncé le report de la saison de croisière en Guadeloupe et en Martinique au 15 janvier 2022. Une décision jugée incompréhensible pour les agences de voyages et tous les professionnels gravitant autour de ce secteur.
C'est un coup dur pour les professionnels du secteur ! Initialement prévue le 15 novembre, il n’y aura pas d’escales en Martinique ou en Guadeloupe, ni de croisières au départ de ces deux îles avant l'année prochaine. La situation sanitaire, et plus particulièrement, le faible taux de vaccination est avancée comme motif de cette décision. Pourtant, du côté des voyagistes, un protocole sanitaire strict avait été élaboré pour assurer la sécurité des passagers. « Il y a avait une obligation vaccinale pour les passagers qui arrivent par avion, puis test PCR 72 heures avant. Arrivée au port, la compagnie fait un test antigénique avant d'embarquer, et deux jours après le débarquement, un autre test antigénique est de nouveau effectué. Sans compter qu'à bord du bateau, des prises de températures deux fois par jour étaient réalisées» a précisé à Martinique la 1ere Brice Narayadou, gérant d'une agence de voyages.
Pour le Préfet de la Martinique Stanislas Cazelles, la sécurité des passagers et des personnels de croisières prime. « Il ne faut pas comparer ce qui n'est pas comparable : un avion, on y vit pas pendant une semaine, on n'y mange pas dans des buffets. Dans les paquebots, il y a le personnel permanent, et donc ils font l'objet de protocoles particuliers» a-t-il rappelé au micro de Martinique la 1ere. Le préfet de la Martinique a toutefois indiqué que le « sujet fait l'objet de travail, nous sommes concentrés sur deux sujets: la progressivité et la sécurité du territoire».
Ce report de la saison des croisières aux Antilles fait craindre des conséquences économiques non négligeables pour les acteurs du tourisme. «On attendait cette saison de croisières avec impatience. Et, justement, ce report c'est vraiment un coup de massue pour nous, pour notre profession, puisque les taxis qui travaillent sur le port durant toute la saison de croisières, c'est plus de 60% de leur chiffre d'affaire qu'ils perdent aujourd'hui, par rapport à ce report» a confié Marie-Céline Découba, secrétaire du syndicat des Taxis de Guadeloupe au micro de Guadeloupe la 1ere.
En Martinique, environ 200 escales dont 40 en tête de ligne sur le territoire étaient programmées jusqu'en avril 2022. « On craint aussi un appauvrissement de l'offre» souligne David Daube, responsable de l'agence receptive croisière.« Quand cette reprise s'annoncera, se posera la question de la disponibilité de l'ensemble des prestations qu'on pouvait proposer auparavant pour les compagnies de croisières»
La Guadeloupe et la Martinique sont les deux départements français qui dépendent le plus de l’économie bleue avec respectivement 7,1% et 6,4% d’emplois maritimes, a rappelé l’association internationale des compagnies de croisière (CLIA).