À la découverte ou redécouverte du patrimoine des territoires ultramarins, durant ce mois de juillet et août, Outremers360 vous propose une série sur le patrimoine riche et varié des Outre-mer. Pour la deuxième semaine consécutive, Outremers360 vous embarque en Guadeloupe, aujourd’hui zoom sur le Fort Louis Delgrès, un lieu de mémoire qui rappelle le combat de Louis Delgrès pour la liberté.
Bâti en 1650 par Charles Houël sur le modèle d'une bâtisse forte, qui s'agrandissait progressivement et se transforme en forteresse. Pendant la « Guerre de Guadeloupe » en 1802, le fort fut le principal lieu d’affrontement entre les troupes du Conseil provisoire de Guadeloupe menées par le commandant Louis Delgrès, libre de couleur, et celles de l’envoyé de Napoléon Bonaparte : le général Antoine Richepance venu rétablir l’ordre colonial.
Le Fort Louis Delgrès s'étend sur plus de cinq hectares. Il offre une vue panoramique sur la ville de Basse Terre et ses environs. Une signalétique propose aux visiteurs une découverte de son organisation militaire, et des expositions permanentes permettent de se rappeler deux hauts faits historiques qui s’y sont déroulés : la lutte de Louis Delgrès contre le rétablissement de l’esclavage en 1802 et l’éruption de la Soufrière en 1976 pendant laquelle les scientifiques avaient investi la grande poudrière.
Il a été classé monument historique par arrêté du 21 novembre 1977. Il abrite le siège de la Direction des Affaires Culturelles et du Patrimoine depuis 2004. À l'initiative du Département de la Guadeloupe, le site est devenu un levier de développement territorial et d’importants travaux de restauration et de réaménagement ont été conduits.
Louis Delgrès, son nom est combat Officier Républicain et anti-esclavagiste, il fait partie des officiers locaux qui se révolteront contre la décision de Napoléon de rétablir l'ordre ancien dans les colonies françaises suite à la révolution haïtienne. Le général Richepance débarque sur l'île, le 6 mai 1802, pour exécuter la mission que lui a confiée Napoléon, à la tête d’un corps expéditionnaire de plus de 3 500 hommes. Louis Delgrès a donné sa vie une Guadeloupe libre d'esclavage. Delgrès et son ami Joseph Ignace préfèrent déserter l’armée. Le 10 mai 1802, Louis Delgrès publie une déclaration rédigée avec Monnereau, un Blanc créole de Martinique placé sous ses ordres, dans laquelle il refuse de se rendre. Il y écrit : «À l’univers entier, le dernier cri de l'innocence et du désespoir. C’est dans les plus beaux jours d’un siècle à jamais célèbre par le triomphe des lumières et de la philosophie qu’une classe d’infortunés qu’on veut anéantir se voit obligée de lever la voix vers la postérité, pour lui faire connaître lorsqu’elle aura disparu, son innocence et ses malheurs(...)... toi, postérité ! accorde une larme à nos malheurs et nous mourrons satisfaits.» De nombreux monuments et bâtiments publics lui rendent hommage en Martinique et en Guadeloupe. Il est honoré au Panthéon d'une inscription, et un timbre a été émis à son effigie par la Poste en 2005. |
MM
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