Salon international de l'agriculture 2022- Joël Sorres, Président du Conseil d'administration de l'ODEADOM : « En Outre-mer, il y a une volonté de produire plus et mieux»

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Salon international de l'agriculture 2022- Joël Sorres, Président du Conseil d'administration de l'ODEADOM : « En Outre-mer, il y a une volonté de produire plus et mieux»

Ce mercredi 2 mars, lors du 58ème Salon international de l'Agriculture, l'ODEADOM, l'office de développement de l'économie agricole d'Outre-mer a tenu sa conférence de presse en présence de Joël Sorres, président du conseil d'administration de l'ODEADOM et de Jacques Andrieu, directeur de l' ODEADOM. L'ODEADOM a souligné son engagement en faveur de l'autonomie alimentaire.

 

 L’ODEADOM, dont la mission est d’accompagner le monde agricole d’outre-mer dans toutes les dimensions de son développement, s'est fixé comme nouvelle orientation, le développement des filières agricoles pour atteindre l'autonomie alimentaire. Un objectif qui s'inscrit pleinement dans la lignée des ambitions gouvernementales en matière de l'agriculture française de demain. En effet, le Président de la République Emmanuel Macron en amont de l'ouverture du 58ème salon de l'Agriculture a indiqué vouloir « rebâtir la souveraineté alimentaire des territoires ultramarins»

Longtemps évoquée, l'autonomie alimentaire en Outre-mer a montré son utilité durant la crise sanitaire. L'agriculture locale a prouvé sa capacité à répondre aux besoins de la population locale des territoires d'Outre-mer, fortement dépendants des importations alimentaires. « En Outre-mer, s'il existe des territoires avec des dynamiques de production plus rapides que d'autres, tout le monde a pris conscience qu'il faut répondre aux besoins de produits frais des consommations. Il y a une prise de conscience également sur le fait que les produits non issus de la production locale, proviendront d'ailleurs. Durant la crise Covid, les consommateurs se sont rués sur les produits locaux car le produit local représentait quelque chose de sain, exempt de Covid. Cela a donné une nouvelle dynamique dans tous les territoires et permis d'augmenter les volumes de production. Globalement, la promotion de notre production est désormais plus facile», indique Joël Sorrès, président du conseil d'administration de l'ODEADOM lors de la conférence de presse. « Stratégiquement, la crise de la Covid-19 a permis de mettre en lumière ce que représente la production locale. L'idée d'aujourd'hui est de maintenir ce dynamisme, conserver ces 3,4 points de marché obtenus durant cette période », poursuit Jacques Andrieu, directeur de l''ODEADOM. « Pour accéder à cette question de l'autonomie alimentaire, nous avons besoin de produire plus dans tous les territoires. Actuellement, le niveau d'auto-approvisionnement n'est pour l'heure pas suffisant en Outre-mer. Mais il y a aussi un besoin de structurer les organisations économiques. C'est en avançant de manière collective que l'on pourra agir sur le matériel technique adéquat, que l'on pourra aborder les circuits de distribution»

A son niveau, l'ODEADOM entend maintenir un accompagnement adapté, ciblé et expert du monde agricole des Outre-mer. Le maître-mot est d'assurer une « cohérence à tous les niveaux » afin de garantir l'équilibre économique des filières. « Notre volonté à l'ODEADOM est que les outils mis en oeuvre soient cohérents avec l'orientation fixée». L'Office compte jouer entre autres sur le POSEI. « Il y a une volonté forte de faire évoluer le POSEI pour l'adapter aux nouvelles exigences : exigences  des  consommateurs,  suivre la dynamique de production et intégrer les exigences environnementales. Il faut permettre d'obtenir des aides à la fois couplées et ciblées», précise Jacques Andrieu. 

« On a un panel d'outils à notre disposition, on va égrener ce qui nous semble utile de faire bouger mais surtout avec les producteurs qui bénéficieront des aides ou des modifications», poursuit Joël Sorrès. « En tant qu'instance de concertation des territoires agricoles des Outre-mer, nous menons cette réflexion et ferons des propositions, ce sera ensuite aux pouvoirs publics de prendre le relai sur les dispositifs qu'il faudrait mettre en place pour accentuer  notre position et notre rôle au sein des territoires». 

Mais selon le président de l'ODEADOM Joël Sorres, l'autonomie est un objectif qui peut être atteignable dans les Outre-mer. « Il y a une volonté de l'ensemble des territoires à produire plus, à produire mieux.  Sur certaines filières ou certaines productions,il peut être atteignable mais nous n'allons pas tout faire sur nos territoires, nous n'avons pas par exemple l'espace suffisant pour produire du blé, du colza,o u du soja. Dans les Outre-mer, l'objectif est, en matière de productions végétales ou animales, d'arriver à un niveau de production qui puisse satisfaire les attentes de nos concitoyens», conclut-il.