Saint-Pierre et Miquelon : une activité économique en hausse au troisième trimestre 2024, selon l’IEDOM

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Saint-Pierre et Miquelon : une activité économique en hausse au troisième trimestre 2024, selon l’IEDOM

En dépit d’une inflation persistante, la consommation des ménages à Saint-Pierre et Miquelon a sensiblement progressé au troisième trimestre 2024, d’après une étude de l’Institut d'émission des départements d'Outre-mer (IEDOM). Cependant, les investissements des entreprises ont diminué au cours du trimestre avec un recul des importations des biens d’équipement et intermédiaires. L’activité est quand même au beau fixe dans les principaux secteurs de l’économie. La filière halieutique a enregistré un bond sans précédent depuis dix ans, la fréquentation touristique a atteint un niveau record, et le secteur du BTP a connu une reprise.


Le troisième trimestre 2024 a été marqué par une hausse de l’inflation à 0,79% contre 0,11% au deuxième trimestre, du fait d’une augmentation générale des prix, surtout ceux liés à la santé et aux produits alimentaires. Toutefois, sur la période considérée, « la consommation des ménages accélère fortement en glissement trimestriel, à la fois en valeur (+15,7%) et en volume (+13,4%), contre des baisses respectives de 8,7% et 9,1% au trimestre précédent », constate l’IEDOM. Une consommation portée par les importations de biens alimentaires et par les importations de biens non durables.

 Au niveau de l’emploi, le chômage augmente légèrement. « L’analyse avec correction des variations saisonnières montre une hausse en glissement trimestriel (g.t.) du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (+9,0% en g.t.) alors que le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie ABC reste relativement stable (+0,8% en g.t.) », précise l’organisme.

  En outre, « les importations de biens d’investissement se contractent fortement au troisième trimestre 2024, enregistrant une baisse plus prononcée en volume (-66,5% en g.t.) qu’en valeur (-18,0% en g.t.) », ajoute l’IEDOM. Cette diminution touche plus particulièrement les importations de biens d'équipement comme les engins mécaniques, les bateaux et les appareils médicochirurgicaux. « Globalement, sur les neuf premiers mois de l’année, malgré la progression significative des importations de véhicules et de matériels électriques (+28,3% et +10,6% en glissement annuel, respectivement), les importations de biens d’investissement des entreprises reculent de 5,5% en valeur par rapport à la même période en 2023 », indique l’étude.

Malgré tout, les principaux secteurs de l’économie se portent bien. Dans la filière halieutique, en cumul sur douze mois, on compte 3417 tonnes de prises à fin septembre 2024, contre 2644 tonnes à la même période en 2023, soit une augmentation de 29,3%. La pêche à la coquille enregistre une hausse record de +689,7%, les captures de concombres de mer une progression de 139,9%, et celles de homards de +33,1%. Petit bémol toutefois avec une diminution marquée de prises de crabes des neiges, de flétans blancs, de morues et surtout de raies (-84,1% sur un an).

« Au troisième trimestre 2024, la fréquentation touristique étrangère atteint un niveau record (+81,5% en glissement annuel, soit 19 483 visiteurs), portée par la croissance du nombre de croisiéristes sur un an (+230,4%, soit 12 729 passagers) », note l’IEDOM. Hors croisiéristes, le nombre de touristes arrivant par voie maritime diminue légèrement (-3,1%), mais il est en hausse par voie aérienne (+7,4%), soit une augmentation de +2,6% par rapport à la moyenne observée sur la période 2015-2023 (excepté durant la crise sanitaire de 2020 et 2021). « Pour la première fois depuis le dernier trimestre 2007, le nombre de touristes américains recensés au cours d’un trimestre dépasse celui des touristes canadiens », détaille l’institution.

Dans le BTP, les résultats sont mitigés pour le troisième trimestre 2024. « Les importations de matériaux de construction, bien qu'en hausse par rapport à l'année précédente, restent inférieures aux niveaux observés ces derniers trimestres », relève l’étude. C’est notamment le cas pour le ciment (154 tonnes, largement en deçà de la moyenne de 552 tonnes enregistrée sur la même période entre 2016 et 2023), et des importations de menuiserie et de pièces de charpente, qui progressent nettement sur un an (de 27 à 43 tonnes), mais avec un volume significativement inférieur à la moyenne de 74 tonnes enregistrée entre 2016 et 2023 sur les troisièmes trimestres.

 

PM