Le marché de collecte des épaves de bateaux (BHU) a officiellement démarré ce lundi avec l’enlèvement de la première épave et son acheminement sur le chantier naval de Sandy Ground où elle sera traitée par la société KOOLE, titulaire du marché, a indiqué la Collectivité dans un communiqué.
Les effets du passage de l’ouragan Irma en septembre 2017 ne sont pas uniquement visibles à terre, a rappelé la Collectivité. Ce phénomène hors norme est également responsable de la destruction de centaines de navires. Le recensement opéré moins d’une année après le passage d’Irma a permis d’identifier 140 d’épaves situées tout autour de l’île de Saint-Martin. La partie hollandaise et le côté français ont dénombré des épaves tout au long de leurs côtes mais aussi en très grand nombre, dans la lagune interne qui sépare nos deux pays.
Le marché public des Bateaux Hors Usage (BHU) a fait l’objet d’une attention toute particulière de l’ensemble des acteurs y prenant part, assure la Collectivité, sans rappeler que ce marché aurait pu démarrer dès 2019, il n’en demeure pas moins que ce retard pour des considérations administratives est aujourd’hui derrière nous. Après des semaines de mise en concurrence, d’analyse des offres et de discussions en interne, la Collectivité de Saint-Martin a porté son choix sur la société hollandaise KOOLE. La mission du titulaire du marché est simple : Purger le lagon et les côtes de toutes ces épaves qui salissent l’île.
La société KOOLE a achevé le chantier côté hollandais le 24 décembre dernier. Les conséquences de la qualité du travail opéré sont multiples, selon la Collectivité : Les plaisanciers et les professionnels de la navigation peuvent circuler en toute sécurité sur les eaux de Sint Maarten ; les touristes peuvent également dynamiser l’activité économique liée à l’exploitation de la lagune et de la mer ; des opérations immobilières peuvent être conduites en proximité immédiate des terrains nettoyés.
La partie française profitera également de l’ensemble de ces bénéfices. En attendant, ce sont dans un premier temps 140 épaves qui doivent être relevées. Ce travail va s’opérer en trois tranches : 84 épaves ou morceaux d’épaves présentant un danger immédiat ; 41 épaves présentant un risque de pollution environnementale ; 15 épaves abandonnées flottants. Les premiers repérages montrent que ces 140 épaves ne constituent pas une finalité. Des dizaines d’autres, ainsi que des déchets en bord de plage ou dans la lagune, se sont ajoutés à cet inventaire.
La Collectivité souhaite négocier avec les partenaires que sont le Préfet de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin et les institutions européennes pour obtenir des compléments de financements pour un parfait nettoyage de l’ensemble des eaux saint-martinoises. Le marché actuel est aujourd’hui chiffré à 5 504 500 € ainsi répartis : 4 231 705 € issus du FEDER ; 828 637 € proviennent des crédits de l’État ; et 444 157 € sont la participation financière de la Collectivité de Saint-Martin.
Ces épaves sont considérées comme des déchets et seront traitées en tant que telles. A l’exception des produits présentant une dangerosité avérée comme l’amiante, tous les autres matériaux seront transférés à l’Eco-site VERDE SXM à Grande Cayes. Enfin, il est nécessaire de préciser que la société KOOLE œuvre à dynamiser l’emploi local en recrutant 5 ouvriers qui pourront ainsi se spécialiser dans le domaine du recyclage et de la conduite d’engins spécialisés.
Les enseignements tirés de ce chantier sont multiples : Il est nécessaire de réglementer l’activité nautique en amont d’une alerte cyclonique pour éviter que les eaux de Sint Maarten et de Saint-Martin ne redeviennent un cimetière d’épaves ; la coopération dans ce domaine est cruciale entre nos deux territoires. Des échanges vont prochainement être conduits pour harmoniser les procédures d’exclusion des bateaux en cas d’alerte cyclonique ; le développement des activités économiques et touristiques aux bords de la lagune côté français va bénéficier d’un coup d’accélérateur suite à ce nettoyage.