Saint-Martin : Création d'un comité de pilotage contre les sargasses

© Collectivité territoriale de Saint-Martin

Saint-Martin : Création d'un comité de pilotage contre les sargasses

La Collectivité de Saint-Martin et la Préfecture, représenté par le président Louis Mussington et le préfet Cyrille Le Vely, ont lancé jeudi 2 octobre 2025 un comité de pilotage (COPIL) destiné à renforcer la coordination face aux échouements d’algues sargasses et à échanger avec les instances locales et les collectifs citoyens, au sujet de ce phénomène qui affecte les îles des Caraïbes depuis plus de dix ans.


Présidé par la vice-présidente de la Collectivité, Bernadette Davis, et le secrétaire général de la Préfecture, Fabrice Thibier, ce premier COPIL a réuni les services techniques de l’État et de la Collectivité, la Chambre de commerce et d’industrie (CCISM), le Conseil économique, social et culturel (CESC), la réserve naturelle ainsi que le collectif antisargasses. L’objectif de cette rencontre était de dresser un état des lieux et d’évaluer les besoins en matière de gestion.

Selon les données présentées, les coûts de collecte et de traitement des sargasses sont passés de 700.000 euros en 2022 à une prévision de 4,4 millions d’euros en 2025. L’État participe à ce financement, mais les élus estiment que les aides devront être revues pour permettre une action durable et coordonnée, notamment à l’échelle internationale.
Parmi les projets annoncés, la Collectivité prévoit l’installation à l’été 2026 de deux barrages déviants au large de Cul-de-Sac et de la baie de l’Embouchure. Ces dispositifs, actuellement en phase d’études, devraient capter jusqu’à 80 % des algues dérivantes et les rediriger vers des zones de collecte. Le ramassage mécanique assurera ensuite leur transfert vers l’éco-site de Grandes Cayes.
Entre février et septembre 2025, environ 14.000 tonnes de sargasses ont été ramassées sur les côtes de Saint-Martin, dont 5.000 tonnes pour le seul mois de juillet. Les échouements ont ralenti début octobre, mais les prévisions annoncent une tendance à l’augmentation dans les prochaines années.

Le COPIL doit également explorer des solutions de valorisation des algues, pauvres en nutriments, afin de réduire leur impact environnemental et sanitaire. Parallèlement, les entreprises touchées peuvent bénéficier du dispositif de chômage partiel, avec l’appui de la CCISM pour leurs démarches administratives.

Pour Bernadette Davis, ce COPIL a permis d’échanger avec les différents protagonistes et de discuter de solutions à moyen et long terme : “Il est crucial que les pays concernés se mobilisent pour que notre région puisse bénéficier d’un accompagnement à la hauteur du fléau qui touche nos îles. L’impact sur le cadre de vie et la santé des populations exposées doit être davantage pris en compte”.

La Collectivité envisage d’organiser en 2026 une conférence régionale aux Antilles pour mobiliser les États et les acteurs concernés face à ce phénomène.