De nouvelles tensions ont éclaté mardi en Martinique au lendemain de la prolongation du couvre-feu nocturne, et les forces de sécurité sont intervenues pour libérer un axe routier entravé de barricades durant la nuit, a indiqué la préfecture.
Les forces de sécurité sont intervenues à Case-Pilote, au nord-ouest de Fort-de-France, où dans la nuit de lundi à mardi « des individus cagoulés avaient mis en place deux barricades aux deux entrées de la commune », sur la RN2, un « axe de communication important de l'île », a précisé la préfecture.
Une première intervention a eu lieu « au petit matin » sur l'une de ces barricades « enflammée » et « tenue par une trentaine d'individus », ajoute-t-elle dans un communiqué. « Deux d'entre eux, particulièrement virulents, ont été maîtrisés par les gendarmes mobiles », dont l'un, « connu pour avoir des malaises réguliers » et « qui aurait fait un malaise léger », a été évacué « par mesure de sécurité » à l'hôpital, est-il indiqué.
Un nouveau barrage, « parfois filtrant, parfois bloquant » ayant été réinstallé sur l'axe routier par le même groupe de personnes dans la journée, « les forces de sécurité ont procédé à une intervention afin de rétablir totalement la circulation, en faisant usage de la force face à des individus qui ont jeté des pierres et des bouteilles sur elles », a expliqué la préfecture.
« Très dégradé », l'axe routier était « totalement libéré » en fin de journée, selon la préfecture. Dans la nuit de lundi à mardi, plusieurs véhicules avaient été incendiés et trois personnes interpellées après de nouvelles violences en marge d'un mouvement contre la vie chère entamé il y a plusieurs semaines.
Lundi, face à une recrudescence de tensions, la préfecture avait annoncé avoir prolongé le couvre-feu en vigueur depuis le 10 octobre sur l'ensemble du territoire de 21h à 5h. Cette interdiction des déplacements nocturnes court désormais de minuit à 5h, jusqu'au 28 octobre. Une mesure également assortie de restrictions de vente et transports d'essence et d'usage d'engins pyrotechniques.
Malgré un protocole d'accord signé notamment par le préfet, représentant de l'État, la Collectivité territoriale de Martinique et plusieurs acteurs économiques pour faire baisser les prix de milliers de produits alimentaires de « 20% en moyenne », la mobilisation contre la vie chère se poursuit en Martinique.
Le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), à l'origine du mouvement, a refusé de signer l'accord, l'estimant insuffisant.
Avec AFP