Lors de la séance de questions au gouvernement au Sénat, le Ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a été interpellé ce mercredi 14 mai, à deux reprises par les sénateurs Frédéric Duval (Martinique) et Micheline Jacques (Saint-Barthélémy) sur l'action du Gouvernement sur la recrudescence de la violence et de la criminalité en Martinique et plus largement en Outre-mer. Il y a annoncé une mission pour renforcer le contrôle des accès à la Martinique et y lutter contre le narcotrafic.
Suite à la fusillade à Fort-de-France, ayant causé la mort de trois morts le 11 mai dernier, le Ministre de l'Intérieur a avancé devant les sénateurs les mesures mises en place à l'issue de ce drame jugé "inacceptable" par Bruno Retailleau. « Le déploiement de deux pelotons de gendarmerie, avec le renforcement des patrouilles et une opération sous l'autorité judiciaire de confiscation des armes, d'examens, de fouille, ce qui nous a permis de fournir une réponse immédiate dans les jours qui ont suivi ces crimes» tout en ajoutant que la « cause racine de cette ultra-violence c'est le narcotrafic, mais plus généralement le crime organisé».
Interrogé sur les mesures supplémentaires à long terme pour « lutter contre l'enracinement en Martinique de réseaux criminels bien organisés et alimentés par les trafics internationaux, le Ministre de l'Intérieur a souligné qu'il souhaite renforcer en Martinique la «surveillance maritime», avec le déploiement de trois bateaux supplémentaires et 140 gendarmes. A l'automne, «nous aurons un drone de longue portée et deux radars de surveillance, qui seront technologiquement très efficaces», a aussi assuré le ministre de l'Intérieur au Sénat. Enfin, d'ici «quinze jours-trois semaines», arrivera au port de Fort-de-France «un scanner mobile qui va nous permettre de mieux contrôler les containers».
Bruno Retailleau a également précisé qu'il attend « les propositions du directeur général de la police nationale pour que nous ayons une mission spécifique anti-drogue à la Martinique et dans les Antilles».
L'aéroport fera aussi l'objet d'une surveillance renforcée avec des «contrôles visant 100% des personnes qui sont des passagers, parce que les trafiquants saturent avec des mules les avions", a-t-il poursuivi.
Dix tonnes de cocaïne ont été interceptées en 2023 dans des bateaux naviguant au large de la Martinique, 28,3 tonnes en 2024 et déjà 10 tonnes depuis le début de l'année 2025, selon le dernier bilan d'avril. La Martinique est aussi confrontée à une circulation des armes et à des homicides qui en font un des territoires français les plus criminogènes. « Nous refusons la fatalité et nous entreprendrons d'autres mesures pour protéger nos habitants d'outre-mer», a promis Bruno Retailleau en soulignant la détermination de l'Etat sur cette problématique.
Avec AFP