Martinique : Une exposition de photos LGBT détruite et couverte de tags homophobes à Fort-de-France

©RCI Martinique

Martinique : Une exposition de photos LGBT détruite et couverte de tags homophobes à Fort-de-France

Une exposition de photos LGBT installée devant un centre culturel à Fort-de-France a été vandalisée et couverte de tags homophobes, a indiqué le maire du chef-lieu de la Martinique dans un communiqué, dénonçant un acte « intolérable ».

« Le maire de la ville de Fort-de-France déplore la destruction de l'exposition Lanmou Nou sur les grilles de l'espace Camille-Darsières », a écrit Didier Laguerre dans un communiqué publié lundi soir, dénonçant « un acte de vandalisme » qu'il juge « tout aussi intolérable » que les « affiches homophobes et xénophobes » collées sur les œuvres photographiques exposées.

« Je suis déçue mais surtout attristée pour les artistes », a réagi mardi à l'AFP la photographe Adeline Rapon, organisatrice du concours et curatrice de l'exposition. « Mais ça me motive pour continuer à travailler sur ce sujet en Martinique », a-t-elle ajouté.

Organisée par Kap Caraïbe, une association locale de défense des droits des personnes homosexuelles, bisexuelles et trans, l'exposition Lanmou Nou (Notre amour en créole) avait été inaugurée le 23 septembre sur les grilles d'un parc du centre-ville de Fort-de-France, en face de la cour d'appel, et devait se terminer lundi.

Première exposition de ce type organisée sur la voie publique dans l'île, elle proposait neuf clichés réalisés par des artistes de la communauté LGBT en Martinique, en Guadeloupe et dans la diaspora antillaise de l'Hexagone. Les œuvres ont été dégradées le 3 octobre, en marge d'une manifestation qui se déroulait devant la cour d'appel.

Leur destruction volontaire constitue « une attaque » contre « les efforts déployés pour promouvoir la tolérance » et révèle « un climat de haine (...) qui ne devrait pas avoir sa place dans notre société martiniquaise », a déploré Kap Caraïbe dans un communiqué. Deux plaintes ont été déposées, par le directeur de l'association et par l'avocate de la structure.

Avec AFP