Martinique : La première station de recherche marine installée aux Anses d’Arlet

© Via ATV Martinique

Martinique : La première station de recherche marine installée aux Anses d’Arlet

Ce mercredi 29 mars 2023 a été marquée par l’inauguration de la première station de recherche marine de la Martinique, installée aux Anses d’Arlet. Une infrastructure dédiée pour les chercheurs du CNRS et les futures études menées sur le territoire. Au moment de l’ouverture de ce nouveau centre, l’équipe de scientifique travaille sur un dispositif de protection des tortues marines.
 

Exit le bureau installé jusqu’ici dans un club de plongée, les chercheurs du CNRS disposeront dorénavant d’une infrastructure dédiée, une station de recherche installée à 50 mètres de l’eau, non loin de l’embarcadère des pêcheurs du secteur, avec qui ils sont amenés à travailler.
La structure permet ainsi aux 12 utilisateurs, 7 chercheurs et techniciens du CNRS appuyés par 5 étudiants en master de biologie, de travailler dans de meilleures conditions.

Au moment de l’inauguration, le programme de recherche actuellement mené concerne la protection des tortues marines face aux dangers des filets de pêche. Les scientifiques étudient le comportement des tortues et cherchent notamment à identifier leurs moyens de communication et leurs signaux d’alerte. Objectif, capturer les sons émis par les tortues en cas de danger afin de pouvoir les reproduire par l’intermédiaire de dispositifs installés sur les filets des pêcheurs, et ainsi forcer ces dernières à fuir à l’approche d’un filet.

Damien Chevalier, biologiste marin au CNRS, détaille le procédé au micro de nos confrères de Martinique la 1ère :
« Le son qui nous intéresse, c’est le son d’alerte ou de fuite chez les tortues. Une fois qu’on a déterminé ce son d’alerte, on peut le récupérer, et l’objectif est de l’installer sur ce qu’on appelle des « pingers », qu’on mettra sur des filets et qui serviront de répulsif à tortue, afin d’éviter qu’elles se fassent prendre dans les filets (…) Donc on va sauver la vie des tortues vertes en Martinique, mais aussi de milliers de tortues à l’échelle mondiale, qui sont pris chaque année dans les filets ».



Les chercheurs ont déjà pu identifier 23 sons différents utilisés par les tortues dans leurs communications. Une fois ceux dédiés à la fuite, ou à l’alerte, fermement identifiés, il s’agira alors de mettre en œuvre des dispositifs de répulsions pour l’expérimentation du procédé.

Autre vocation du centre nouvellement installé, l’étude des herbiers marins et leur régénération, dont les recherches sont encore à leur début à l’échelle internationale, sera un autre axe majeur de recherche depuis le site des Anses d’Arlet.

 

Damien CHAILLOT