Martinique : La CTM vote la suppression de l'octroi de mer sur 54 familles de produits, un 6ème table-ronde terminée sans un accord trouvé

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Martinique : La CTM vote la suppression de l'octroi de mer sur 54 familles de produits, un 6ème table-ronde terminée sans un accord trouvé

Les élus de la Collectivité Territoriale de la Martinique ont voté vendredi  la proposition de supprimer l’octroi de mer sur 54 familles de produits, représentant un millier d’articles. Une mesure qui vise à compléter un dispositif plus global où l’ensemble des acteurs s’engagent à participer, à leur niveau, à la baisse des prix. Après plusieurs heures de négociations, c'est le statu- quo à l'issue de la 6ème table-ronde. Le représentant du RPPRAC Rodrigue Petitot réclame la venue du ministre. Retour sur cette journée de négociations avec notre partenaire RCI Martinique.

 

Un pas vient d’être franchi en ce début d’après-midi vers l’obtention de mesures concrètes pour lutter contre la Vie Chère en Martinique. Réunis en séance extraordinaire, les élus de la Collectivité Territoriale ont adopté la Décision Exceptionnelle et expérimentale pour lutter contre la vie chère. Après de longues heures de discussions et avec les amendements de Louis Boutrin et d’Alexandre Ventadour, le document a été voté avec 37 voix Pour et 9  voix Contre.

Une mesure intégrée dans un dispositif global

Il s’agissait d’entériner la suppression des taux d’octroi de mer pour une famille de produits de grande consommation : une mesure qui doit compléter les efforts de l’Etat sur la TVA et le fonds compensatoire, mais aussi la réduction des marges des Distributeurs et les efforts qu’ils sont prêts à consentir.

Ce pas important vers la signature d’un accord sur les revendications du RPPRAC contre la Vie Chère va pouvoir alimenter la reprise de la Table-Ronde sur le sujet, interrompue la nuit dernière après 10 heures de débats.

Aucun accord à l'issue de la 6ème table-ronde

La 6ème table-ronde sur la vie chère s'est achevée à 1h30 ce samedi 12 Octobre sans qu'un accord ait pu être trouvé. Les parties ont jusqu'à mardi soir prochain pour travailler sur de nouvelles propositions. Deux points de désaccord persistent, les mêmes : le pourcentage d'écart avec les prix de l'hexagone et le nombre de produits concernés par la baisse.

Commencée vendredi aux alentours de 17 heures à l'hôtel de la CTM, la 6ème table-ronde sur la vie chère a été suspendue à 1h30 du matin, ce samedi 12 Octobre, sur un désaccord. Malgré de longues discussions et une entente sur 24 points de la plateforme qui en compte désormais 26, les positions n'ont pas évolué sur les deux points d'achoppement : le pourcentage plafonné d'écart de prix entre la Martinique et l'Hexagone et le nombre de produits concernés.

Le président du Conseil exécutif, Serge Letchimy a estimé que des efforts avaient été faits mais qu'il devenait compliqué d'aller plus loin. «On ne va pas engager les finances locales sur 40 000 produits. On doit franchir une première étape, avancer pour baisser les prix de l'ordre de -20, -30 , - 40 % si on veut et puis ensuite on va aller, s'il le faut, sur une évolution du nombre de produits. On ne peut pas passer de 134 produits (BQP actuel ndlr) à 40 000 produits d'un coup. Donc il y a un désaccord extrêmement fort. C'est un semi-échec puisqu'on a tout fait, il est quand même 1h20 du matin, pour signer un accord. J'ai bon espoir parce que je demande à chacun de prendre ses responsabilités, de dialoguer, de discuter, de faire comprendre, pour rester dans l'ambiance de la fraternité locale».

Rodrigue Petitot : "Il va falloir que le ministre se déplace"

L'absence à la table des représentants des grossistes a limité les discussions a souligné le représentant du RPPRAC. Même si l'association estime, elle, qu'il ne faut pas parler "d'échec", son leader Rodrigue Petitot réclame désormais de dialoguer directement avec le gouvernement. «Il y avait 26 points, on est tombés d'accord sur 24, donc ce n'est pas un échec.  Après, peut-être qu'il faudra que l'État en personne soit là pour réussir à finaliser. Je pense qu'il va falloir que le ministre se déplace. Je pense qu'il y a des engagements où, même si nos élus veulent faire leur maximum, même si peut-être même le préfet essaie de faire son maximum, il y a des engagements qui ne peuvent être pris que par ces personnes elles-mêmes»

Robert Parfait : "On arrive à la limite financière de chacun"

Robert Parfait, le président du Groupe Parfait, qui détient les enseignes Leclerc, a fait part de sa "déception". « Je suis déçu, mais j'espère que nous allons pouvoir reprendre les négociations et avancer. C'est trop près du but. Quand on a commencé, on était sur à peu près 150-200 produits. On est monté pratiquement à 6000 produits. Ça a augmenté le coût. Plus on augmente le coût, plus on augmente le nombre de produits, plus ça coûte cher à la région, plus ça coûte cher à tout le monde. On arrive à la limite financière de tout un chacun. En moyenne, il y aurait entre 25% de réduction et 15%. Donc ça veut dire qu'un produit qui est à 40%, on leur amènerait 40 moins 25 à 15% de plus que l'hexagone»
La grande distribution estime qu' aujourd'hui, aucun des opérateurs de la chaîne n'est capable de faire l'effort financier nécessaire pour accéder aux demandes du RPPRAC. "Il n'y a que l'État français qui peut le faire", estime Robert Parfait ."On ne peut pas faire tous les produits. Personne ne pourra suivre".

Aucune date précise n'a été annoncée pour une nouvelle rencontre. Le Président du Conseil exécutif a simplement indiqué avoir donné aux parties "jusqu'à mardi soir" pour faire "des propositions concrètes".

 

Par RCI Martinique