Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a annoncé lundi soir à Cayenne qu'il recevrait début juillet une délégation d'élus pour amorcer les négociations sur l'autonomie de la Guyane, une demande portée de longue date par les responsables locaux.
« Je souhaite vous recevoir la première quinzaine du mois de juillet (...) pour évoquer l'ensemble des questions qui se posent à la Guyane », a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec les élus du territoire, organisée au siège de la collectivité territoriale de Guyane (CTG).
Emmanuel Macron est prêt à « examiner directement avec la Guyane le projet » d'évolution statutaire engagé par les élus en mars 2022, a ajouté le ministre dans la nuit de lundi à mardi heure de Paris, évoquant un deuxième rendez-vous courant juillet à l'Élysée « pour parler du contenu du projet (...) et avancer ».
Selon le ministre, ces réunions devront permettre de cadrer les futures discussions et de définir une méthode et un calendrier. Le projet d'autonomie de la Guyane est à l'arrêt depuis la visite d'Emmanuel Macron dans le département amazonien, en mars 2024.
Les élus guyanais réclament un « pouvoir normatif transféré » leur permettant d'édicter des « lois pays » adaptées aux spécificités locales, qui nécessiterait une révision constitutionnelle à laquelle s'était refusé Emmanuel Macron durant sa visite.
Leur projet, affiné durant plusieurs congrès en 2023 et 2024, prévoit des transferts de compétences pour que la future collectivité autonome soit responsable de l'aménagement, du transport, de l'agriculture ou encore de la gestion des ressources naturelles.
La sécurité et la coopération régionale seraient partagées avec l'État. Les élus demandent également le transfert du foncier public, aujourd'hui propriété de l'État à plus de 90% en Guyane. « On veut un pouvoir normatif local car les normes de Bruxelles et Paris sont inefficaces », a déclaré au ministre le député indépendantiste Jean-Victor Castor (GDR).
« Je connais votre projet. Il est adossé à un projet pensé, à des orientations économiques et sociales », lui a répondu Manuel Valls, ajoutant toutefois que « c'est loin d'être facile de modifier la Constitution » et qu'il faudrait convaincre les parlementaires et le président de la République, le seul qui « peut avoir l'initiative réelle d'une révision constitutionnelle ».
Le président par intérim de la CTG, Jean-Paul Fereira, a estimé que « le calendrier proposé nous oblige à faire le travail pour être au premier rendez-vous », appelant à affiner les arguments « pour que le président y soit sensible ».
Avec AFP