Les Outre-mer à Impact PME 2025 : une présence affirmée pour défendre et valoriser les territoires

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Les Outre-mer à Impact PME 2025 : une présence affirmée pour défendre et valoriser les territoires

Le salon Impact PME, grand rendez-vous annuel organisé par la CPME nationale, a vu cette année une participation remarquable des territoires ultramarins. Regroupées sous la bannière "France Océanique", des délégations venues de Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Mayotte et Nouvelle-Calédonie ont porté haut la voix d'une France entrepreneuriale, résiliente et ambitieuse.


Ils étaient 57 entrepreneurs ultramarins à avoir fait le déplacement à Paris, avec une triple ambition : s’unir, s’enrichir, et défendre. « Nous devons montrer que nous sommes une France de solutions », a martelé Dominique Vienne, vice-président de la CPME nationale en charge de la France océanique. Il a notamment insister sur l’urgence de considérer les territoires d’Outre-mer comme une force de proposition économique et sociale. «Cela témoigne de la volonté des entrepreneurs ultramarins. D'abord, de venir faire communauté parce qu'on est dans une époque où il faut s'engager. Deux, de venir s'enrichir de solutions bonnes et utiles à leur exploitation. Et enfin, venir défendre, puisque comme tout ultramarin, quand on vient en Hexagone, on fait le tour des ministères pour défendre notre cause d'entreprise ultramarine.»

Au cours de ce salon IMPACT PME , les représentants ultramarins ont porté un message fort : celui de la valorisation des spécificités des Outre-mer au sein de l'économie nationale.  « On parle souvent des Outre-mer comme des espaces de préoccupation mais nous avions à cœur de montrer que, effectivement, nous sommes des espaces de solutions, pour peu qu'on écoute l'énergie entrepreneuriale, l'énergie de ces femmes et de ces hommes qui veulent créer de la valeur ajoutée, créer des revenus, parce que la meilleure réponse aux problématiques de la vie chère en Outre-mer, c'est quand même d'avoir un travail». 

Dominique Vienne, vice-président de la CPME nationale en charge de la France océanique © Outremers360
Dominique Vienne, le ministre des Outre-mer Manuel Valls et Amir Reza-Tofighi, président de la CPME nationale © Outremers 360

Dialogue avec les institutions pour un développement adapté 

Présents à ce salon, le ministre des Outre-mer Manuel Valls et la ministre déléguée en charge du Commerce, de l'Artisanat,des Petites et Moyennes Entreprises Véronique Louwagie ont pu prendre échanger sur les différentes problématiques qui entravent «l'énergie entrepreneuriale» dans ces territoires.  Face à Manuel Valls et à Véronique Louwagie, ils ont émis leurs craintes sur certaines dispositions de la prochaine loi sur la vie chère, le maintien de la LODEOM, ou accompagnement pour accueillir des apprentis.

Du côté de la Guadeloupe, la délégation a insisté sur l’importance d’une politique économique tenant compte des réalités locales : « Nous voudrions que cette LODEOM soit scellée dans le marbre, une fois pour toutes. Ce ne sont pas des faveurs que nous demandons. Nous sommes des chefs d’entreprise engagés qui créent de l’économie. Ce que nous demandons, c’est de pouvoir travailler dans des conditions dignes, avec de l’eau, de la sécurité et une stabilité politique » a souligné Victor Venutolo, président de la CPME Guadeloupe accompagné de Gabriel Foy, vice-président et Jean-Yves Duro, administrateur de la CPME Guadeloupe. Avec 18 entreprises présentes, la Guadeloupe a porté la voix des TPE/PME locales, qui représentent 98 % du tissu économique. La délégation a dénoncé les lourdeurs administratives, les dysfonctionnements des services publics (comme la gestion de l’eau), et a demandé la pérennisation de la LODEOM non comme une faveur, mais comme un outil d’équité territoriale.« Nous portons la voix des chefs des petites entreprises qui souffrent d'une paperasse administrative, de difficultés avec l'URSSAF, avec la gestion de l'eau, avec l'insécurité grandissante, et pour leur dire les difficultés auxquelles ces entreprises sont confrontées, de telle façon qu'on puisse agir en amont plutôt que systématiquement au moment des crises ».

Jean-Yves Duro (administrateur ), Victor Venutolo (Président) et Gabriel Foy (Vice-président), de la CPME Guadeloupe © Outremers360

 

Pour le territoire de La Réunion, c'est la thématique de l’Observatoire des prix, marges et revenus (OPMR) qui a été mise en avant et dont le rôle est jugé comme « flou » par le président de La CPME de La Réunion Gérard Lebon. « Nous avons un vrai problème de valorisation des biens et des services sur le territoire. Le pouvoir d'achat des Réunionnais et de l'ensemble des Outre-mer doit être maintenu. On a un organisme qui s'appelle l'OPMR, mais dans quel cadre agit-il ? Quels sont ses statuts ? Quel est son rôle, in fine ? Doit-on contraindre absolument tous les chefs d'entreprise en disant vous faites trop de marge donc il faut baisser vos prix ? Ou doit-on réfléchir ensemble à des solutions qui fassent sortir nos territoires par le haut ?»

Gérard Lebon, Président de la CPME de La Réunion © Outremers 360

La ministre déléguée Véronique Louwagie, lors d'un échange avec les entrepreneurs ultramarins, a rappelé son engagement « à faire avancer tous leurs sujets de préoccupation». Elle a par ailleurs annoncé la préparation « d'un texte législatif sur le commerce en Outre-mer, avec Manuel Valls » tout en soulignant les différentes problématiques propres à chaque territoire : mécanisme de contrôle des prix, frais de transports, circuits commerciaux. Des éléments qui impactent les coûts dans les territoires.

Dominique Vienne, et Amir Reza-Tofighi, président de la CPME nationale avec la ministre déléguée Véronique Louwagie © Outremers 360

Des outils concrets pour les chefs d’entreprise

Si la diversité des problématiques locales est reconnue, les enjeux convergent autour de quelques priorités : reconnaissance statutaire des entreprises ultramarines, simplification administrative, renforcement de la protection sociale des dirigeants et surtout conditions de développement stables. Lors du salon, un moment fort a été la présentation d’un guide pratique en partenariat avec AG2R La Mondiale et Amphithéa, visant à outiller les chefs d’entreprise ultramarins en matière de retraite, prévoyance et sécurité sociale. Ce livret de fiches explicatives est destiné à offrir une meilleure lisibilité et permettre aux dirigeants de faire des choix éclairés, dans un environnement souvent perçu comme complexe et technique. « Ce guide est à destination de tous les entrepreneurs ultramarins. Je voudrais préciser qu'à la CPME, nous défendons la personne morale qui est l'entreprise et la personne physique qui est l'homme ou la femme qui a pris des risques. Pour la première fois, nous avons, avec AG2R La Mondiale et Amphithéa, réalisé un guide de 50 fiches qui permet de prendre le sujet de la protection sociale et patrimoniale comme un levier de développement pour soi, pour son entreprise et pour sa famille. Parce que très souvent, on s'en était déresponsabiliser en pensant que c'était des sujets trop techniques. Donc c'est une petite révolution. On a réussi, grâce à nos partenaires, à sortir ce guide de l'entrepreneur ultramarin et de sa protection sociale. Et notre ambition et notre aspiration, c'est que demain, le gouvernement crée un statut de l'entreprise ultramarine pour stabiliser et rendre visible le cadre dans lequel l'entreprise ultramarine peut exercer», ajoute Dominique Vienne.

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Les dirigeants ultramarins ont ensuite échangé au cours d'une conférence intitulée «Conférence CPME-France océanique : bâtir une stratégie économique à fort impact» avec les interventions d'Yvan Odonnat, président de l'IEDOM-IEOM et Dominique Vienne.

La participation des Outre-mer à Impact PME 2024 est plus qu’une simple présence symbolique : elle marque la montée en puissance d’une France océanique entreprenante et solidaire. L’enjeu pour les années à venir sera de traduire ces échanges en politiques concrètes, capables de libérer le potentiel économique de territoires souvent oubliés, mais toujours mobilisés.