Sur l’année 2024, on compte 2 354 défaillances d’entreprises en Outre-mer, soit une hausse de +1,9% par rapport à 2023. Cependant, les procédures (redressements ou liquidations judiciaires) cumulées se contractent sur un an pour le quatrième trimestre consécutif. En outre, il existe de fortes disparités selon les territoires. Dans les départements de la zone euro, les défaillances augmentent en Guadeloupe et à La Réunion, et reculent en Guyane et en Martinique. Elles sont également en baisse en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie, selon une récente étude des Instituts d’émission des banques centrales des Outre-mer (IEDOM-IEOM).
Dans les Outre-mer, le nombre de procédures cumulées (2354) en 2024 poursuit sa diminution pour le quatrième trimestre consécutif (+13,6% au 3e trimestre, +20,5% au 2e et +31% au 1er). Pour toute la France, l’augmentation des défaillances décroit également, mais reste plus élevée (+17,4%) que dans les territoires ultramarins. Toutefois, ces chiffres ne traduisent pas les importantes disparités qui existent selon les régions.

« Dans les départements de la zone euro, les défaillances sont en hausse de 14,3% en 2024, mais sont en ralentissement par rapport aux trimestres précédents (+27,7% en glissement annuel au 3e trimestre 2024, et +45% en 2023) », souligne l’IEDOM-IEOM. On y relève environ 2000 procédures en 2024 (près de 80% du total). « Dans les collectivités du Pacifique, il est observé à l’inverse un recul du nombre de défaillances en 2024 (351 procédures, soit -37,1% sur un an) », ajoutent ces organismes.
La Réunion est principalement à l’origine de la croissance globale du taux des défaillances pour 2024 en Outre-mer (par rapport à 2023), au vu de son envergure au sein des entreprises des départements et collectivités (environ 40%). L’augmentation des procédures y demeure importante (+29,5%, après +44,6% au trimestre précédent, et +56,8% en 2023) et concerne l’ensemble des secteurs de l’économie. « Avec 1123 redressements et liquidations judiciaires sur l’ensemble de l’année, le territoire enregistre un nouveau point haut en matière de défaillances », constate l’étude.

En Guadeloupe, les défaillances sont en hausse mais à un rythme moins soutenu (+8,6% au 4e trimestre contre +19,1% au précédent) avec 341 procédures sur l’année. À l’inverse, la situation est meilleure en Martinique. « En 2024, le nombre de procédures enregistrées recule ainsi pour la première fois en trois ans (-6% à 440 défaillances) et concerne la majorité des secteurs », note l’IEDOM-IEOM. La Guyane enregistre aussi une contraction de ses procédures (-12,7% en 2024, soit 55 défaillances).

Les collectivités du Pacifique voient quant à elles un net recul du nombre de défaillances. La Nouvelle-Calédonie enregistre ainsi une baisse notable de celles-ci (-35,3% avec 259 procédures, contre 400 en 2023) dans presque tous les secteurs d’activité, « en raison des dispositifs d’aides mis en place en soutien à l’économie pour répondre à la crise qui a affecté le territoire en mai 2024 », précise l’étude. Et en Polynésie, « la diminution des défaillances se poursuit dans la continuité des trimestres précédents (-41,8% en 2024, avec 92 défaillances) et s’observe dans tous les secteurs ».
En Polynésie, les défaillances d'entreprises sont en baisse depuis 2023, grâce entre autres aux bons bilans touristiques qui se sont succédés en 2023 et 2024.

PM