Un site d’orpaillage s’est effondré hier à Brokopondo au Suriname. Bilan provisoire : 14 personnes sont déclarées décédées par les autorités et 4 personnes sont encore recherchées. Des moyens importants ont été déployés par les autorités locales. Des renforts organisés par la préfecture de Guyane ont été envoyés à la demande du Suriname. Un avion militaire CASA a décollé ce matin à 1h30 depuis la base de l’aéroport Félix Eboué avec 17 sapeurs-pompiers spécialisés dans les sauvetages ainsi qu’un médecin et une infirmière militaires. Laurent Delahousse, le conseiller diplomatique auprès du préfet a fait le point sur les opérations en cours au micro de notre partenaire Radio Peyi.
Et le bilan n’est que provisoire car d’autres personnes étaient encore ce mardi matin retenues prisonnières du tunnel, très profond selon les autorités surinamaises. Ce mardi matin, explique-t-il, les renforts français n’étaient toujours pas arrivés sur les lieux de l’accident, le temps de sécuriser suffisamment la zone. «On a été saisi dans la nuit par le gouvernement surinamais, pour apporter notre concours aux opérations de secours et déblaiement suite à l'effondrement d'un puits de mine illégale au sud de Paramaribo. On a pris la décision d'envoyer une équipe de secours par avion car cela permet d'amener plus de monde et de ramener le cas échéant si nécessaire des blessés pour les soigner ici. La demande des autorités a été reçue à onze heures du soir, l'appareil a décollé à une heure du matin et s'est posé à deux heures du matin sur l'aéroport international de Paramaribo. On pensait que les personnes seraient immédiatement déployées sur zone. Mais pour des raisons de sécurité de site et du personnel, la décision a été prise d'attendre le matin pour les envoyer sur site et pour commencer à travailler »
Les personnels envoyés depuis la Guyane, avance Laurent Delahousse, aideront au déblaiement ainsi qu’à la prise en charge médicale d’éventuels blessés.« On parle d'une dizaine de personnes tuées et entre 10 et 25 personnes bloquées dans une galerie. C'est une mine illégale avec des mineurs autour et une circulation d'armes , ce n'est pas un environnement illégal pour conduire des opérations de déblaiements. Dans le détachement français, il y a des spécialistes en déblaiement et en secours des personnes ainsi qu'une petite équipe médicale. Cela représente une vingtaine de personnels français détachés sur zone.»
Une opération qui prouve que les relations diplomatiques entre la France et le Suriname se sont nettement rapprochées, s’est félicité Laurent Delahousse. « Cela marque les relations de confiance que nous avons avec le gouvernement actuel du Surinam. Nous avons une action en cours à la fois diplomatique par l'ambassadeur de LaCoste mais aussi côté guyanais pour amener les autorités surinamaises sur le même parcours que nous, par rapport à la lutte contre l'orpaillage illégale. Cet tragique accident est la nouvelle preuve de la dangerosité de ces opérations»