Julien Creuzet, artiste-plasticien, vidéaste, performeur et poète a été choisi à l’unanimité par le comité de sélection pour représenter la France à la 60ème exposition internationale d’Art - Biennale de Venise qui aura lieu du 20 avril au 24 novembre 2024 sous le titre « Foreigners Everywhere » - « Etrangers partout ». Un choix qui récompense le travail singulier de l’artiste d’origine martiniquaise dont les œuvres se nourrissent de la créolisation et trouvent une résonnance particulièrement importante avec celles de son époque.

C’est à l’unanimité que le comité de sélection présidé par Chiari Parisi, italienne et historienne d’art et composé entre autres d’Eva Nguyen Binh, présidente de l’Institut Français et Guillaume Désanges, président du Palais de Tokyo à Paris, a proposé le nom de l’artiste-plasticien Julien Creuzet pour représenter la France à la 60^ème exposition internationale d’Art –Biennale de Venise qui aura lieu du 20 avril au 24 novembre 2024 sous le titre « Foreigners Everywhere » - « Etrangers partout ». Un choix entériné par Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères et Rima Abdul-Malek, ministre de la Culture. 

Lors de son choix, le comité de sélection a souligné « un travail où la poésie infuse avec force et générosité une pluralité de pratiques : sculpture, texte, vidéo, musique, performance, jusqu’aux nouvelles technologies. » Le comité de sélection salue également « le travail singulier » de l’artiste martiniquais et « son don pour les littératures orales qui se nourrissent de la créolisation en faisant se confronter une diversité de matériaux, d’histoires, de livres et de gestes », estimant que « les questions soulevées par ses œuvres trouveront, au Pavillon français de Venise, une résonnance particulièrement importante avec celles de notre temps ». Julien Creuzet a également été choisi pour les « horizons qu’il dessine dépassant l’opposition entre identité et universalité, démontrant que dans le plissement de l’art, les échos poétiques et artistiques tracent toujours des réponses aussi belles, joyeuses et réparatrices, qu’inattendues », conclut les experts du comité de sélection dans leurs attendus.

Une culture martiniquaise qui tient une place essentielle dans ses œuvres  

Artiste-plasticien, vidéaste, performeur et poète, Julien Creuzet est né à Blanc-Mesnil, en région parisienne, mais a passé l’essentiel de son enfance en Martinique. Une origine au croisement des cultures caribéennes, indiennes et africaines qui tiennent une place essentielle dans son imaginaire et dans ses œuvres. Passé par les écoles de Beaux Arts de Caen, Cherbourg, Lyon et Fresnoy où il a collectionné les diplômes, il est installé aujourd’hui à Montreuil, en région parisienne et enseigne à l’école des Beaux-Arts à Paris. 

Depuis de très nombreuses années, il expose son travail un peu partout dans le monde : CAN Centre d’Art Neuchâtel Suisse (2019), Camden Arts Center de Londres (2020), et plus récemment à LUMA Arles (2022). Son travail a été également présenté au sein de nombreuses expositions collectives (Rencontres de Bamako, 11^ème biennale africaine de la photographie en 2017), (14^ème biennale de Lyon en 2017), (12^ème Biennale de Gwang en 2018), (« A cris ouverts », 6^ème édition des Ateliers de Rennes, biennale d’art contemporain en 2018).  Julien Creuzet est lauréat du Prix « Etant donnés » en 2022 organisé par la Villa Albertine et le Comité professionnel d’Art et du Prix BMW Art Journey en 2021.

Des œuvres assimilables à des poèmes et imprégnées de musicalité 

En attendant de partir à Venise, Julien Creuzet a investi le Magasin, le centre d’art de Grenoble qui a vu passer depuis des années 90 des artistes majeurs et présente ses sculptures constituées de matériaux de rebut qui flottent dans l’espace. Egalement poète, Julien Creuzet attache une importance particulière aux titres de ses œuvres que l’on peut assimiler à des poèmes et qui sont souvent imprégnées de musicalité. Ainsi, l’artiste n’hésite pas à faire référence à l’actualité de sa chère Martinique avec ses personnages mythiques symbolisés par un « chien fè », passeur de la vie à la mort, témoin des ravages du chlordécone. Au Magasin, il a invité des amis artistes issus de son atelier pour exposer à ses côtés. Une façon de donner un coup de jeune à ce lieu autrefois très dynamique. En attendant Venise sans ses gondoles…

E.B.