Le 4ème Comité Stratégique du Tourisme en Outre-Mer met le cap sur la durabilité

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Le 4ème Comité Stratégique du Tourisme en Outre-Mer met le cap sur la durabilité

Ce mardi 17 septembre, c’est au cœur du salon IFTM Top Resa que s’est tenue la 4ème édition du Comité Stratégique du Tourisme en Outre-Mer (CSTOM). Il s’agissait d’une première pour ce rendez-vous initié en février 2022, visant à promouvoir un tourisme durable et résilient dans les Outre-mer, en réunissant les représentants de l’État, des territoires  et les différents acteurs du monde économique et touristique. Cette édition, co-organisée par Atout France et la direction générale des Outre-mer (DGOM) du ministère des Outre-mer, a rassemblé plus de 150 acteurs majeurs du tourisme ultramarin et a permis de faire le point sur la situation des territoires. À l’heure où la relance post-pandémie s’ancre dans le paysage, les Outre-mer cherchent à renforcer leur compétitivité tout en préservant leur environnement.

C’est à l’occasion du premier jour de l’un des plus grands salons professionnels du tourisme et des voyages, IFTM Top Resa, que s’est tenue la 4ème édition du Comité Stratégique du Tourisme en Outre-Mer ouvert par le prefet Olivier Jacob. C’est donc dans cette effervescence que le CSTOM a mis en lumière trois thématiques principales : l’essor du tourisme sportif, la desserte aérienne, et l’évolution du modèle d’hébergement. En effet, bien que la reprise soit bien réelle, les défis structurels persistent. Les acteurs du tourisme, en étroite collaboration avec les institutions, doivent naviguer entre relance économique et transition écologique. Ce 4ème CSTOM a ainsi été l’occasion de dresser un état des lieux du secteur et de mettre en avant des expériences de terrain.

Annonces et perspectives concrètes pour la relance

Dans un contexte post-JO et Jeux Paralympiques 2024, le sport, désormais sur le devant de la scène, est perçu comme un levier pour attirer une nouvelle clientèle. « Les activités sportives deviennent de plus en plus un facteur d’attractivité, notamment pour les littoraux et les montagnes », explique-t-on chez Atout France. « Cependant, cette opportunité doit être saisie au-delà des événements pour ancrer durablement ces territoires dans le circuit du tourisme sportif ». 

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La desserte aérienne, quant à elle, demeure un sujet sensible, tandis que l’hébergement touristique, élément central de l’expérience des voyageurs, doit répondre aux nouvelles attentes. « L’offre d’hébergement doit allier authenticité culturelle, respect de l’environnement et compétitivité ». Ce CSTOM a également été l’occasion de formaliser des engagements financiers et de proposer de nouvelles initiatives. Atout France a ainsi annoncé une enveloppe de 16 millions d’euros pour soutenir le développement touristique des Outre-mer entre 2023 et 2024, dont un tiers financé par ses propres crédits. Ce soutien massif témoigne de la volonté des institutions de relancer le secteur après les années de crise liées à la pandémie. 

L’initiative de la mise en place d’une session régionale du CSTOM dans le bassin Antilles-Guyane a été saluée et pourrait être étendue à d’autres régions comme l’océan Indien et le Pacifique. Par ailleurs, la question de la durabilité a été largement débattue. Face à la crise climatique, les territoires ultramarins, souvent en première ligne, doivent redéfinir leurs modèles touristiques. Le centre de ressources « France Tourisme Durable », lancé en 2023, vise à accompagner cette transition écologique en fournissant des outils concrets pour réduire l’empreinte environnementale des opérateurs locaux. « La transition écologique n’est pas une option, c’est une nécessité », a-t-on affirmé lors de ce CSTOM. 

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Le dispositif France Tourisme Ingénierie, qui a consacré un tiers de ses interventions nationales aux Outre-mer en 2023, continuera d’accompagner cette mutation. Avec l’appui de la Banque des Territoires, il soutiendra des projets touristiques innovants mettant en avant la culture et la nature locales, tout en répondant aux exigences environnementales. Cette évolution vers un modèle plus vert est essentielle pour que les Outre-Mer restent compétitives face à une concurrence internationale de plus en plus féroce.

Entre reprise et défis structurels

Bien que les territoires d’Outre-Mer aient été fortement touchés par la pandémie, des signes clairs de reprise sont visibles. En 2023, ils ont accueilli 46 millions de visiteurs, soit une hausse de 11% par rapport à l’année précédente. Certains territoires, comme la Polynésie française, où le tourisme représente 17% du PIB, et la Martinique, qui a dépassé le million de visiteurs en 2023, illustrent cette dynamique de reprise. 

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Cependant, des disparités subsistent. Le défi de la desserte aérienne, largement discuté, reste crucial. Le premier semestre 2024 a enregistré une baisse de 4% de l’offre de sièges, un chiffre qui interpelle les professionnels du secteur. Malgré ces obstacles, les prévisions pour 2024 restent globalement optimistes, avec une stabilisation attendue des flux touristiques, sous réserve de maintenir une offre de transport compétitive. Les prochaines années seront décisives pour faire des Outre-mer non seulement des destinations attractives, mais aussi des modèles de durabilité dans un secteur en constante évolution. 

Ce CSTOM aura permis de tracer des perspectives prometteuses, avec une ambition claire : construire un tourisme autour des Outre-mer plus compétitif, plus inclusif et plus respectueux des écosystèmes uniques qui façonnent ces territoires. Un exercice perçu par un public présent utile pour faire part des problématiques de terrain et un premier exercice salué au sein même du salon TOP RESA.

Nathalie Hoareau, responsable du Pôle Outre-mer à Atout France ©Outremers360

Abby Saïd Adinani