Jusqu’au 16 novembre 2024 se tiendra la 28ème édition du Festival des Villes des Musiques du Monde avec pour thème « En transe » en forme d’exploration profonde des états de transe par la musique et la danse à travers différentes cultures. Des artistes invités venus des quatre du monde, parmi lesquels les Caraïbes et l’océan Indien qui feront à cette occasion vivre des moments pour écouter et sentir comment les musiques et danses façonnent les identités et les peuples de leurs territoires.
Créé en 1997 à Aubervilliers dans une ambition culturelle de projet d’éducation populaire, le Festival Villes des Musiques du Monde, anciennement « Auber’ville des musiques du monde » a depuis élargi son champ d’action et son rayonnement géographique. Structuré en association en 2023, le festival reflète aujourd’hui l’énergie foisonnante des villes-monde qui composent le département de la Seine-Saint-Denis et plus généralement le Grand-Paris.
Dès le départ, ce festival a fait le choix d’avoir une programmation qui mêle tradition et urbanité pour, assurent les organisateurs, « favoriser les rencontres et les croisements entre tradition et expressions urbaines contemporaines » et qui réunit des artistes confirmés et émergents, amateurs et professionnels. Estimant que « les musiques reflètent une diversité vivante et peuvent être réduites à un simple genre musical aux contours bien définis », le festival Villes des Musiques du Monde propose chaque année une programmation où musiques traditionnelles et musiques urbaines contemporaines se côtoient audacieusement, cohabitent généreusement, se mélangent allègrement et se mixent à l’image de la société et des musiques d’aujourd’hui.
Villes des Musiques du Monde 2024 n’échappent pas à cette volonté et le thème de cette année « En transe » contribue à faire vivre ce moment d’énergie commune où la musique ne se contente pas seulement d’être écoutée, mais devient un puissant canal de transformation et d’affinement de l’identité culturelle.
Gwo Ka et Coup de tambour par les compagnies Boukousou et Difé Kako
C’est le cas du Gwo Ka, la musique dépositaire de l’âme guadeloupéenne qui sera célébré à Villetaneuse le 8 novembre au cours d’une soirée intitulée « Pulsation : Célébrations Gwo Ka et Coup de tambour » par les compagnies Boukousou et Difé Kako. Porté par l’auteur- compositeur guadeloupéen et fer de lance de la compagnie Boukousou Max Diakok, ce concert est à la fois enraciné dans la tradition du Gwo Ka rural et ouvert à ses déclinaisons urbaines voire modernes. Mêlant danse et musique, cette célébration du Gwo Ka est plus qu’un concert, c’est un hommage aux ancêtres, aux grandes figures du Gwo Ka et de la culture guadeloupéenne. Après la compagnie Boukousou, musiciens et danseuses de Difé Kako prendront le relais pour animer le coup de tambour.
Le maloya dans tous ses états avec Gran Sémé, Seksion Maloya et Votia
Des rythmes libérateurs et héritiers de l’esclavage à l’instar du maloya réunionnais et de l’océan indien qui inspirent les musiques de Gran Sémé, Seksion Maloya et Votia. Ces trois groupes seront réunis au Point Fort d’Aubervilliers le 9 novembre pour nous proposer, s’agissant de Gran Sémé son maloya évolutif, sorte de fusion entre le maloya, la musique électronique et la pop africaine, du maloya racine empreint de chants et de percus pour Seksion maloya et le blues –maloya de Votia emmené par son leader Marie –Claude Philéas Lambert, digne héritière de Granmoun Lélé, son père et pilier de la musique et des traditions culturelles de La Réunion.
Focus sur Haïti
Auparavant, ce festival invitera le public à faire une incursion au sein du culte vaudou avec un focus sur Haïti le 2 novembre au Dynamo de Pantin au cours duquel projection de films, performances d’artistes et table-ronde seront présentés. Les spectateurs pourront ainsi assister au film-documentaire « la cérémonie d’Ymelda » où la chanteuse Ymelda, la plus martiniquaise des artistes haïtiennes entame un voyage initiatique au Togo en quête de ses racines mystiques. Ils pourront également apprécier la performance du chorégraphe togolais Ivalmok, celle de la percussionniste et danseuse haïtienne Nerlande Bazelais ou encore celle d’Ymelda en mode chanteuse. Ils pourront enfin interroger les auteurs et universitaires Mackenzy Orcel, Jean-Marie Théodat, Florence Alexis et Jude Joseph lors de la table-ronde sur la situation passée et présente d’Haïti « Haïti Solaire. Haïti Résiste ! La lumière qui brillait de mille feux ». Une table –ronde qui sera suivie d’une séance de contes avec le conteur haïtien Jude Joseph.
Transculturel, c’est dans cette optique que s’inscrit le festival Villes des Musiques du Monde plus encore cette année en permettant à son public d’accéder à des territoires d’émotion et d’humanité réconciliée. Une immersion bien utile par les temps qui courent.
E.B.
28ème Festival des Villes des Musiques du Monde
Jusqu’au 16 novembre 2024
Renseignements et programmation : www.villesdesmusiquesdumonde.com tél : 01 48 36 34 02