La première bijouterie guyanaise, Willgold s’installe à Paris avec l’or de Guyane

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La première bijouterie guyanaise, Willgold s’installe à Paris avec l’or de Guyane

Depuis le 11 janvier dernier, le 29 rue Poncelet, dans le 17ᵉ arrondissement de Paris, accueille une boutique pas comme les autres : Willgold, la toute première bijouterie guyanaise à ouvrir ses portes dans la capitale. Déjà implantée à Cayenne depuis 2021, cette enseigne propose une offre unique en France : des bijoux confectionnés à partir d’or extrait directement des mines de Guyane.
 

À l’origine du projet, Wilfried Andrews, 30 ans, bijoutier autodidacte et entrepreneur passionné. Fonctionnaire dans la fonction publique territoriale en Guyane, il commence modestement en vendant des bijoux « de bouche à oreille » pendant ses études. « J’avais juste un ami qui était bijoutier. Lui, c’était de famille. Moi, je vendais aux surveillantes, aux camarades, je me suis fait connaître comme ça ». Petit à petit, la passion devient une activité florissante. « J’ai créé un compte Instagram, j’ai commencé à vendre aux Antilles, à expédier en métropole ». Une première chaîne faite maison pour 300€ et revendue 1 000€ lui confirme qu’il tient quelque chose.

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En 2021, il saute le pas. « J’ai vendu ma voiture, ma moto… J’ai tout misé pour acheter une petite boutique à Cayenne après le Covid ». Sans aide bancaire, mais avec de la détermination, il équipe l’espace petit à petit. « J’avais une seule vitrine, je n’avais même pas de quoi faire une inauguration ». 

Aujourd’hui, Willgold propose une gamme variée : bagues, colliers, bijoux pour adultes comme pour enfants, réalisés à partir d’or guyanais. « On a des confections artisanales et industrielles, réalisées par des bijoutiers qui viennent de Guyane. L’idée, c’est de mettre à disposition ces créations pour toute la France, et que ce soit accessible ». 

L’or utilisé provient directement des mines de Guyane, puis passe par un circuit de traitement strict avant de revenir sur place pour être travaillé. « L’or sort des mines, il est traité ici en usine, et ensuite il retourne en Guyane pour être transformé. C’est du travail guyanais. C’est pour ça que notre prix n’est pas le moins cher, mais il est justifié par la qualité du travail. »

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La boutique parisienne marque une nouvelle étape. « Ça a toujours été un rêve, mais pour le réaliser, ça n’a pas été facile », confie Wilfried. Willgold se positionne aussi sur d’autres services : achat de lingots d’or d’investissement, conseils en revente et investissement, et surtout, confection sur mesure.

Prochainement, la marque participera à la Foire de Paris. « On compte beaucoup sur la Foire de Paris. C’est une vraie vitrine, ça nous permettra de faire découvrir notre travail et de proposer un service après-vente aux clients ». D’autres événements sont en préparation ou en projets : fashion weeks, cérémonies, collaborations.
 

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En tant que premier bijoutier guyanais installé à Paris, Wilfried voit plus loin. Il continue de se former, d’investir, de rêver. « Dans ma famille, il n’y a pas d’entrepreneur, pas de bijoutier. J’ai tout appris sur le tas. J’ai connu des échecs, comme des bonnes choses, mais on n’a pas baissé les bras. »

Willgold, c’est donc bien plus qu’une bijouterie. C’est l’histoire d’une réussite née de la passion, d’une volonté de valoriser les savoir-faire guyanais, et d’un pari audacieux : celui de faire rayonner l’or de Guyane au cœur de Paris.

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Charles Baudry