Catherine Emelie est une Martiniquaise qui a fait du motonautisme, une discipline majoritairement masculine, une vraie passion. Elle a récemment participé au Jet Raid, une compétition de ski internationale qui rassemble plusieurs dizaines de pilotes du monde durant 5 jours. Seule femme à concourir à ce Dakar des mers, Catherine Emelie est revenue sur cette expérience pour Outremers 360. Portrait.
 

Amatrice d'adrénaline et de vitesse, Catherine Emelie découvre le jet ski sur le tard, une activité qui va vite devenir une passion chez la Martiniquaise. « Cette passion est née tardivement et s’est renforcée grâce à plusieurs rencontres faites dans le milieu du motonautisme. En 2014, lors de ma première participation à la dernière manche du championnat régional de la Martinique, j’ai tout de suite compris que ce sport mécanique était fait pour moi ; un puissant booster d’adrénaline et des sensations incroyables».

La mer est mon milieu de prédilection, elle m’apaise, m’oxygène, me libère de toutes tensions, et me procure du bien-être.

A l'image des jet skis qu'elle pilote, Catherine Emelie vit à 100 à l'heure.  « Je redoute la routine et je me régale dès que je participe à une course offshore ou de vitesse. La mer est mon milieu de prédilection, elle m’apaise, m’oxygène, me libère de toutes tensions, et me procure du bien-être. Parfois, je me fais de grosses frayeurs quand la météo marine annonce des vents forts qui soufflent sur la mer qui devient cassante et démontée. Au final, je m’adapte et ressens une grande satisfaction personnelle car je n’abandonne jamais mes courses, je vais au bout de mon objectif». 

Un dynamisme et une hyper-activité que la Martiniquaise gère de manière organisée avec l'ensemble de ses autres activités. « J’allie l’ensemble de mes activités professionnelles et sportives avec une bonne organisation. Je privilégie le weekend pour les sorties en mer et en semaine je conjugue mon travail, mes responsabilités familiales et les entraînements physiques».

Toujours prête à relever de nouveaux défis, Catherine  Emelie a récemment participé au début du mois de juin au Jet Raid à Athènes, une course de jet ski considérée comme le Dakar des mers. « Ma préparation pour ce JET RAID 2021, s’est déroulée intensément car je me suis décidée à y participer en Mars. Elle s’est faite avec un entraîneur physique qui a mis en place un protocole spécifique de renforcement musculaire et une hygiène alimentaire. Les salles de sport étant fermées, j’ai beaucoup travaillé en outdoor, en pleine nature». 

Une expérience positive pour la pilote martiniquaise. « Mon niveau de satisfaction est grand car je n’ai rien lâché, malgré la fatigue, l’ intensité des efforts cumulés, j’ai parcouru seule les 1200 km en 5 jours, l’équivalent de 5 fois le Tour de la Martinique (environ 220 km). Bien entendu, je nourris quelques regrets car je n’avais pas toutes les compétences à mes côtés pour pouvoir performer. Outre l’insuffisance de moyens financiers, l’assistance mécanique, la logistique itinérante et la gestion humaine faisaient défaut. Ma machine neuve KAWASAKI Ultra LX était d’origine sans préparation particulière et n’était pas assez puissante pour rivaliser avec les autres pilotes au commande de leur machine super sport et rapide. Par sécurité et pour aller au bout de ce défi sportif, j’ai opté pour la fiabilité pour éviter toutes pannes mécaniques».

Sur la cinquantaine de concurrents en lice, Catherine Emelie etait la seule femme sur la ligne de départ. « Sur cette 24 ème édition j’étais la seule pilote et j’ai eu le sentiment qu’ils me considéraient comme une femme et non comme une concurrente. Beaucoup m’ont félicité en me disant que j’avais un mental d’acier et que je méritais une coupe car j’étais finisher des 1200 km. J’ai également reçu de nombreux encouragements et de félicitations de femmes présentes sur le jet raid et de mes amis qui me suivent sur les réseaux sociaux». 

Très honnêtement, je suis très à l’aise dans ce milieu à fortes doses de testostérones.

Si le motonautisme est majoritairement masculin, il tend peu à peu à se féminiser.« Le jet ski demeure une discipline masculine. Les filles sont plus présentes dans les compétitions de jet à bras. Il y a très peu de pilotes féminines en jet à selle sur des formats de course offshore de rally raid, 2 ou 3 selon les années. Très honnêtement, je suis très à l’aise dans ce milieu à fortes doses de testostérones. On y fait de belles rencontres, chacun gère sa course et partage ses émotions au gré des manches, day by day», souligne-t-elle. « Sur ce Championnat du monde, je suis convaincue qu’une pilote féminine physiquement au top peut très bien performer si elle détient une bonne machine préparée, une Team complète avec des mécaniciens, un SAV de pièces détachées, des assistants, une assistance kiné, une cartographie des lieux grâce à un GPS haut de gamme. Tout est possible, il suffit d’y croire et de se donner les moyens».

« Concentration, mental, stratégie, 3 curseurs de la réussite»

Catherine Emelie appelle les femmes à vivre cette expérience. « J’encourage toutes les femmes sportives qui aiment cette discipline du motonautisme, à se lancer. C’est une aventure sportive et humaine formidable dominée par le Dieu de la mer Poséidon ! La déesse de la mer Aphrodite calme le jeu, la Méditerranée est imprévisible… Les femmes ont les mêmes compétences que les hommes, au-delà de la préparation physique elles devraient relever ce défi sportif au moins une fois dans leur vie. C’est une expérience unique, extraordinaire à vivre absolument ! Concentration, mental, stratégie sont les 3 curseurs de la réussite».

Aujourd'hui, la pilote Catherine Emelie se concentre sur une nouvelle course. «Mon calendrier de course inclut, sous réserve de sponsoring, mon inscription à la DIAMOND RACE Championnat de la Coupe de France. Elle se déroulera sur mon île en Martinique les 10-11-12-13 novembre 2021. En 2022, je participerais à la 25 ème édition du championnat du monde du JET RAID avec de nouveaux objectifs, faire mieux que la 23ème place au général et prendre du plaisir !»