Bérangère Couillard, Secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires chargée de l'Écologie, s'est rendue jeudi en Guadeloupe où sera déployé un barrage flottant contre les sargasses.
"Je le savais mais maintenant je le vois, c'est intenable pour la population", a déclaré Mme Couillard en constatant l'odeur dégagée par ces algues brunes nauséabondes. La ministre s'est rendue dans le Petit Cul de Sac marin où sera déployé "d'ici fin septembre" la première de trois portions d'un barrage flottant long de 7 kilomètres qui devrait tenir les algues éloignées du littoral ou les dévier vers une autre trajectoire.
"C'était la première fois que je sentais cette odeur (...) Je sais que c'est une souffrance pour les Guadeloupéens au quotidien", a déclaré à l'AFP Mme Couillard, "venue constater les dégâts" et soulignant l'"impact écologique, sanitaire et sur le tourisme" de ce fléau. Elle a rappelé qu'en plus du Plan Sargasse, débloqué "dans l'urgence" en 2018, "37 millions d'euros ont été engagés sur 4 ans" dans un second plan lancé en 2022.
"Le problème de ces sargasses c'est qu'on en a beaucoup et qu'elles nous amènent beaucoup de métaux lourds et d'arsenic. Et si vous ajoutez que quand elles arrivent dans le croissant bananier elles sont contaminées à la chlordécone, vous avez l'image complète", récapitule Sylvie Gustave Dit Duflo, vice-présidente de la Région et présidente de l'Agence régionale pour la biodiversité. Différents appels à projets n'ont pour l'heure rien donné de concret pour valoriser ces algues dans l'archipel alors que la Guadeloupe imagine des pistes de revalorisation en engrais, matériaux isolants ou biogaz, devant les sites de stockage arrivent à saturation et au moment où sont attendus "des niveaux records cette année" selon l'élue.