Insécurité et délinquance en 2024 : des chiffres généralement très supérieurs dans les DROM, selon le ministère de l’Intérieur

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Insécurité et délinquance en 2024 : des chiffres généralement très supérieurs dans les DROM, selon le ministère de l’Intérieur

Le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) du ministère de l’Intérieur vient de publier son bilan « Insécurité et délinquance » pour l’année 2024. Les départements et régions d’Outre-mer (DROM) sont malheureusement dans le peloton de tête pour les homicides et tentatives, les violences sexuelles et les vols violents. Maigre consolation, leurs chiffres sont inférieurs à l’Hexagone concernant les vols sans violence, les cambriolages et les vols de véhicules.

Homicides (le rapport prend seulement en compte les homicides intentionnels ainsi que les violences volontaires suivies de mort sans intention de la donner). Dans les Outre-mer, les taux sont largement supérieurs à ceux de l’Hexagone. Le SSMSI relève en particulier « 16,5 victimes d’homi­cide enregistrées pour 100 000 habitants en Guyane, 7,5 en Guadeloupe et 7,3 en Marti­nique, puis 5,7 à Mayotte contre 1,2 homicides pour 100 000 habitants en moyenne sur la période en France métropolitaine ».  

Tentatives d’homicides. Là aussi, ils sont plus importants dans les DROM que dans l’Hexagone. On constate notamment 80,1 victimes de tentative d’ho­micide enregistrées pour 100 000 habitants en Guyane, 42 en Guadeloupe et 38,8 en Martinique, 19,4 à Mayotte contre 4,8 ten­tatives d’homicides pour 100 000 habitants en moyenne en France hexagonale sur l’année 2024. Le rapport souligne que dans cette période, « les unités urbaines de 100 000 à 200 000 habitants enregistrent les taux les plus élevés de tentative d’homicide (12,4 pour 100 000), dont plus de la moitié dans les agglo­mérations ultramarines (265 victimes contre 205 en métropole). En effet, la plu­part des grandes agglomérations d’Outre-mer comptent entre 100 000 et 200 000 habitants et sont donc surreprésentées dans cette classe ».

Violences sexuelles (viols, agressions sexuelles, atteintes sexuelles, violences sexuelles non physiques, exploitations sexuelles et exhibitions sexuelles). « Au niveau départemental, sur la période 2021-2024, c’est en Guyane (61,1 victimes pour 100 000 habitants) et à Paris (60,6 victimes pour 100 000 habitants) que les victimes de violence sexuelle enregistrées sont en moyenne plus nombreuses », note le SSMSI. Durant ces mêmes années, le nombre moyen de victimes de violences sexuelles enregistrées pour 1000 habitants par département reste encore très élevé dans les Outre-mer en comparaison avec l’Hexagone : il est de +1,9 en Guyane, en Martinique et à La Réunion, et oscille entre 1,6 et 1,9 en Guadeloupe et à Mayotte.

Vols violents avec armes et sans armes. Aux Antilles, en Guyane ou à Mayotte les vols avec armes sont généralement plus fréquents qu’en France hexagonale. Les Antilles dénombrent plus d’infractions de vol avec armes à feu tandis qu’à Mayotte ceux-ci sont davantage réalisés avec des armes blanches. En 2024, les taux varient entre 0 et 0,3 victimes pour 1000 habi­tants dans les départements de l’Hexagone. « En revanche, dans les DROM, le nombre de victimes enregistrées pour vol avec armes par habitant est nettement supérieur à la moyenne nationale : 1,3‰ dans les DROM contre 0,1‰ au niveau national », précise le rapport. En ce qui concerne les vols violents sans armes en 2024 en France hexagonale, on comptabilise 0,7 infractions enregistrées pour 1000 habitants, contre 1,0‰ dans les DROM.

Vols sans violence contre des personnes. La moyenne nationale s’élève à 8,9 vic­times entendues pour vol sans violence pour 1000 habitants en 2024, soit une baisse de 5% sur l’année précédente. Le SSMSI rappelle cependant que le nombre de victimes est lié à la taille des agglomérations, avec un taux nettement plus élevé dans les grandes unités urbaines. Bonne note pour les régions ultramarines : « en matière de disparités territoriales, le taux est sensiblement plus faible dans les départe­ments et régions d’Outre-mer (DROM) [5,4‰], qu’en France métropolitaine (9,0‰) », d’après le rapport.

Cambriolages et vols de véhicules. De même, en ce qui concerne les cambriolages de logements, le taux est inférieur dans les DROM (4,8‰) par rapport à l’Hexagone (5,9‰). Constat identique pour les vols de véhicules : « En 2024, en France, rapporté à la population, on comptabilise 2,0 véhicules volés enregistrés pour mille habitants soit un taux supérieur à celui observé dans les DROM (1,7 ‰) », ajoute le SSMSI. Le vol d’accessoires dans les véhicules est aussi plus élevé dans l’Hexagone (3,7 pour 1000 habitants contre 3,1 pour 1000 dans les DROM.

Enfin, le rapport comporte un chapitre sur les « infractions à la législation sur les stupéfiants », mais, curieusement, il ne contient aucune donnée concernant les Outre-mer, pourtant en première ligne dans la lutte contre la drogue. Sur cette question, lire ici les nombreux articles d’Outremers 360.  

PM