Guyane : Les opérateurs miniers du territoire interpellent le nouveau Premier ministre sur l'orpaillage illégal

Parc Amazonien de Guyane ©A.Eber

Guyane : Les opérateurs miniers du territoire interpellent le nouveau Premier ministre sur l'orpaillage illégal

Les opérateurs miniers de Guyane, par l'intermédiaire de leur fédération (FEDOMG), ont adressé une lettre ouverte au nouveau Premier ministre, Michel Barnier, afin de souligner l'urgence de lutter contre l'orpaillage illégal et de soutenir le développement économique du secteur. Cette démarche fait suite à un premier courrier envoyé au Président de la République en mars 2024, lors de sa visite en Guyane, dans lequel ils alertaient sur les ravages causés par cette activité illicite sur l'environnement et la sécurité du territoire.


Dans cette nouvelle missive, José Mariema, président de la FEDOMG, insiste sur l'importance d'actions concrètes pour résoudre cette crise. Les orpailleurs clandestins, estimés à plus de 10.000, opèrent sur de vastes zones de la forêt guyanaise, échappant à tout contrôle et provoquant des dommages écologiques et sanitaires importants. La présence de bandes armées ajoutant un niveau de dangerosité supplémentaire, Mariema appelle à une intervention rapide et efficace des autorités.

Les opérateurs miniers revendiquent la mise en œuvre de l'article L.621-4-1 du Code minier, qui permettrait de coordonner les efforts entre l'État et les acteurs miniers pour répondre plus efficacement à cette situation d'urgence. Cet article permettrait aux parties prenantes d'agir rapidement et de manière collaborative pour sécuriser les sites d'extraction aurifère et lutter contre l'exploitation illégale.

Malgré les efforts des opérateurs, qui ont participé à plusieurs réunions avec les services de l'État, notamment ceux du ministère de la Transition écologique et de la Direction générale des territoires et de la mer (DGTM), la mise en œuvre des mesures tarde à se concrétiser. Un décret attendu pour le 1er juillet 2024, promis par le Président de la République, a été retardé en raison de la dissolution de l'Assemblée nationale.

Les opérateurs expriment leur frustration face à ces délais, appelant le gouvernement à passer à l'action et à ne plus "tourner en rond". Ils rappellent que la filière minière est un levier important pour l'économie locale, créatrice d'emplois et génératrice de recettes fiscales, tout en jouant un rôle clé dans la protection de l'environnement face à l'exploitation illégale.

Les professionnels espèrent désormais que la nomination de Michel Barnier en tant que Premier ministre marquera un tournant décisif dans la gestion de cette crise et la relance du développement économique de leur secteur. 


 

Damien CHAILLOT