Le député de Guyane, Davy Rimane, a annoncé samedi à Kourou la création de son propre parti politique, ASEWA. Ce mouvement, dont le nom signifie "Ensemble, Unis" en kali'na, vise à défendre les intérêts du territoire et à proposer une alternative politique locale. « Le temps du changement est arrivé », a déclaré le parlementaire lors de la présentation du projet politique, appelant à l'adhésion du public. Focus avec le reportage de nos partenaires de Radio Péyi.
Davy Rimane n'exclut pas de soutenir des candidats lors des prochaines élections municipales, affirmant que des présentations pourront être envisagées "là où ce sera nécessaire", citant notamment la commune de Kourou.
Le député met en avant les enjeux économiques et sociaux qui traversent la Guyane, expliquant que son mouvement vise à impulser des décisions et à mobiliser les citoyens : « Jean-Victor et moi, lorsqu'on a fait la rencontre du peuple au peuple, c'était aussi pour mettre la pression sur nos collègues élus. On vit des moments compliqués en Guyane, gravissime en Guyane en matière économique et sociale, il faut arrêter ça. Nous devons prendre des décisions. Et donc ASEWA va participer à cela aussi. Aller à la rencontre de la population, expliquer pourquoi il faut qu'on y aille, ne pas avoir peur (...) Il faut qu'on ait du courage à ce moment de courage en Guyane sur cette question-là. Nous ne sommes pas courageux ».
Un projet muri depuis plusieurs années
Selon Davy Rimane, la création de ce mouvement résulte d'une longue réflexion : « On va amener autre chose, une autre manière, une autre philosophie plus rassembleuse et c'est pour ça qu'on a fait le choix d'avoir ce nom ASEWA qui en kali'na veut dire ensemble, unis. Ça fait plus de 5, 6 ans qu'on réfléchit, qu'on est dessus. J’ai toujours dit que je ne voulais pas créer de mouvement, mais lorsque nous sommes dedans, lorsqu'on voit comment le pays évolue, le socle c'est qu’on va mener des actions politiques pour la population du territoire (...) vraiment amener cette volonté de changement définitivement pour l’avenir de la Guyane ».
Le député précise que l'engagement électoral n'est pas une fin en soi, mais un moyen d'action : « Si on estime que là où les personnes qui se remplacent font le travail on ne bougera pas, là où nous estimons que les personnes ne font pas leur travail on bougera, on participera au changement en tout cas. C'est notre philosophie. Le moment électoral n'est pas une obligation, c'est un moyen une nécessité ou une fin pour d'autres mais ça permettra en tout cas l'expression des hommes et des femmes pour en tout cas arriver au changement au territoire guyanais ».
Davy Rimane souligne que la création d'ASEWA ne signifie pas une rupture avec le Mouvement de Décolonisation et d'Emancipation Sociale (MDES) de Jean-Victor Castor, auquel il est proche sans y appartenir.
Damien CHAILLOT