Premier bilan pour l’association Phyto-victimes 12 mois après son installation en Guadeloupe. En un an, 13 dossiers sur une quarantaine ont abouti à des indemnisations. Détails avec notre partenaire RCI Guadeloupe
Une conférence de presse était organisée ce matin à Jarry par les représentants de l’association d’aide et de défense des professionnels victimes des pesticides. Ses principales missions sont d’accompagner individuellement les victimes dans leur démarche, de faire avancer les droits des professionnels malades à cause des pesticides et de sensibiliser aux risques.
En Guadeloupe, sur une quarantaine de demandes durant cette première année d’activité, 13 dossiers ont abouti à une reconnaissance de maladies professionnels ouvrant droit à indemnisation.
Antoine Lambert, président de l’association Phyto-victimes, précise les contours de ces actions : «Il y a trois pathologies qui sont reconnues comme telles en lien avec les pesticides: la maladie de Parkinson, un grand nombre des cancers du sang et le cancer de la prostate, et la création d'un Fonds d'indemnisation des victimes des pesticides pour lequel l'association a aussi milité pour donner des droits aux salariés agricoles des Outre-Mers, puisqu'ils ne pouvaient pas bénéficier de matières automatiques des tableaux de reconnaissance du régime agricole. C'est un peu compliqué à comprendre, mais on a largement amélioré la possibilité d'obtenir réparation pour les salariés des Outre-Mers qui sont assujettis au régime général CGSS.»
Un bilan jugé positif après 12 mois d'activité
«On a un bilan qui a à peine 12 mois puisqu'on s'est installé de manière opérationnelle qu'en février, mais le bilan est quand même positif, va beaucoup plus vite que ce qu'on a pu faire à la Martinique précédemment. Aujourd'hui, on a 13 personnes que l'on a accompagnées qui ont obtenu la maladie professionnelle et une rente de maladie pro. Toutes les victimes sont atteintes du cancer de la prostate, mais il n'y a pas que ces pathologies-là qui peuvent être indemnisées»
Depuis le 1er janvier 2020, un fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) a été créé. Il concerne tous les travailleurs et exploitants agricoles en activité ou à la retraite ainsi que les enfants qui ont été exposés de manière prénatale du fait de l’exposition professionnelle de l’un des deux parents.
Depuis décembre 2021, le cancer de la prostate est reconnu comme maladie professionnelle en lien avec l’usage des pesticides, en plus de la maladie de Parkinson et de certains cancers (lymphomes et myélomes)
Par RCI Guadeloupe