Le Conseil national du Parti socialiste a validé, dans la nuit de mercredi à jeudi, sa liste aux élections européennes, et acté le fait qu'elle sera conduite par l'eurodéputé Raphaël Glucksmann, mais la composition de l'équipe suscite des critiques en interne. Deux Ultramarins sont présents sur cette liste : Olivier Nicolas, premier secrétaire national aux outre-mer et premier secrétaire fédéral de la Fédération socialiste de Guadeloupe ainsi que Béatrice Bellay, première secrétaire fédérale de la Fédération Socialiste de Martinique.
Les militants socialistes se prononceront le 8 février sur cette liste et celui qui la conduira. Leur vote sera ensuite entériné le 10 février lors d'une convention Europe. Ce sera uniquement à ce moment-là que Raphaël Glucksmann, leader du mouvement Place publique, sera officiellement investi par le PS.
"On a approuvé notre liste et le fait qu'elle sera conduite par Raphaël Glucksmann à près de 60%", a indiqué à l'AFP Sébastien Vincini, président du conseil départemental de Haute-Garonne, qui présidait la commission électorale.
Le PS est crédité actuellement dans les sondages de 8 à 10% des intentions de vote, soit environ 10 candidats en position éligible. Sur ces dix premiers candidats, Place publique, qui doit finaliser prochainement un accord avec le PS, espère au moins trois places, le PS souhaitant plutôt lui en réserver deux: celle de Raphaël Glucksmann et celle de l'eurodéputée sortante Aurore Lalucq, qui pourrait se retrouver en 4e position. Olivier Nicolas, premier secrétaire national aux outre-mer et premier secrétaire de la Fédération socialiste de Guadeloupe se positionne à la 15ème place. Béatrice Bellay, 1ère secrétaire fédérale de la Fédération Socialiste de Martinique, est encore plus loin dans cette liste, en 26ème position. Tous deux sont en position non éligibles selon le pourcentage estimé des résultats.
Le Conseil national, qui rassemble près de 300 cadres, a adopté la liste par 176 voix pour, 108 voix contre et 10 abstentions. Derrière la tête de liste, arrivent notamment l'actuelle eurodéputée socialiste Nora Mebarek, puis le secrétaire général du PS Pierre Jouvet, maire de Saint-Vallier (Drôme).Suivent l'eurodéputé sortant Christophe Clergeau, la maire de Feyzin (Rhône) Murielle Laurent, l'ex-député et époux de la maire de Paris Jean-Marc Germain, la présidente des Jeunes socialistes Emma Rafowicz, le conseiller régional des Landes Eric Sargiacomo, et la porte-parole du PS Chloé Ridel.
Une liste qui porte à la fois "l'héritage social-démocrate de la construction européenne", et "de nouveaux visages" marqueurs "des combats féministes et environnementaux", a salué M. Vincini.
Démission
Les membres du courant minoritaire du PS, Refondations, proches de la maire de Paris Anne Hidalgo et de la présidente de la région Occitanie Carole Delga, ont voté contre, insatisfaits de la position de leurs candidats.
Dans une lettre ouverte à Olivier Faure, Carole Delga a regretté "le manque d'ouverture territoriale" de la liste, dénonçant "le jeu des arrangements internes" qui a "effacé l'impérieuse nécessité politique à faire entendre (...) la voix de celles et ceux qu'on n'entend pas ou qui n'arrivent plus à se faire entendre".
Elle a appelé à revoir la composition de l'équipe. "Si notre parti n'émet pas un signal politique fort et notamment celui de rendre visibles tous les invisibles de notre pays, alors à quoi sert-il?", a-t-elle commenté.
Dans une déclaration à l'AFP, le député Philippe Brun, qui était chargé d'une mission "pour que le Parti socialiste retrouve la confiance des classes populaires et des classes moyennes", a lui, décidé de démissionner de ses fonctions, déplorant que "le premier ouvrier" sur la liste soit "en 41e position, bien loin de la zone éligible".
Sur cette liste, "le PS est rassemblé dans sa diversité", a assuré Sébastien Vincini. "Il ne faut pas tomber dans une forme de facilité d'opposer France des villes et France des campagnes", a ajouté Pierre Jouvet, "élu rural et fier de l'être".
Des voix s'étaient déjà élevées ces derniers jours pour déplorer le manque de diversité de l'équipe, jugée trop parisienne et élitiste.
Avec AFP et Outremers360