Européennes 2024 : Manon Aubry en campagne en Martinique et en Guadeloupe

©X / Manon Aubry

Européennes 2024 : Manon Aubry en campagne en Martinique et en Guadeloupe

La tête de liste LFI-Union populaire pour les élections européennes, Manon Aubry, est arrivée en Martinique mardi. Elle est aussi attendue en Guadeloupe pour un meeting aux Abymes vendredi.

Pour son premier déplacement dans le cadre de la campagne des européennes, Manon Aubry a choisi les Outre-mer, et plus précisément la Martinique et la Guadeloupe. Accompagnée par Mathilde Panot, la tête de liste LFI-Union populaire vient parler lutte contre la vie chère, chlordécone, services publics ou encore souveraineté alimentaire.

« En Martinique, les prix de l’alimentaire sont 40% plus élevés que dans l’hexagone, c'est insupportable » a-t-elle dénoncé sur Martinique La 1ère, appelant à « bloquer les marges des monopoles profiteurs et de bloquer les prix pour faire en sorte que la vie soit moins chère ». « Je me bats au niveau européen contre les coupes massives dans les services publics et je pense qu’il faut prioriser les Outre-mer » a-t-elle ajouté, en évoquant les services publics et la santé.

Sur le chlordécone, la tête de liste appelle à « réparer cette faute historique en garantissant un dépistage gratuit et une indemnisation élargie ». Précisons que, dans le cadre du plan chlordécone IV, le dépistage a été rendu gratuit, et un le fond d’indemnisation est réservé aux travailleurs, exploitants et enfants. Il est toutefois jugé insuffisant. En février, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi du député de Guadeloupe Elie Califer (PS), visant à l’ « indemnisation de toutes les victimes de cette contamination, qu'elles aient eu lieu ou non dans le cadre d'une activité professionnelle ».

Séduire les Outre-mer

Outre la présence de la cheffe des députés LFI, Mathilde Panot, Manon Aubry s’est appuyée, pour ce déplacement en Martinique, sur son allié local, le parti Péyi-A (gauche indépendantiste), co-présidé par le député Jean-Philippe Nilor. Elle compte aussi sur la présence sur la liste LFI-Union populaire d’un jeune agriculteur martiniquais, lui aussi membre de Péyi-A, Kévin Capron.

Avec la position du député européen Younous Omarjee (La Réunion) en seconde position sur la liste LFI, celle de Kévin Capron (28ème, non éligible) et de la présidente de la Région Réunion Huguette Bello (80, non éligible), l’Union populaire semble vouloir séduire les Outre-mer. Une stratégie appuyée localement par des partis comme Péyi-A en Martinique ou Pour La Réunion d’Huguette Bello, d’où sont issus les députés Frédéric Maillot et Karine Le Bon.

Pour rappel, Jean-Luc Mélenchon était arrivé en tête au premier tour de la Présidentielle 2022 en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à La Réunion -les 4 territoires historiques-, et à Saint-Pierre et Miquelon. Mais l’enjeu pour les européennes réside davantage dans la mobilisation des électeurs, qui plafonnait à 15% dans les Antilles en 2019 : « l’Europe est vécue comme quelque chose de plus encore que la France, les enjeux ne se voient pas concrètement », résume Jean-Philippe Nilor à RFI. « On entend parler de fonds européens, mais c’est une nébuleuse qui n’est pas clairement perçue ».