Le député européen originaire de La Réunion, Younous Omarjee, est reconduit sur la liste LFI pour les élections européennes. Cette fois, le président de la commission REGI est 2ème de la liste, juste derrière Manon Aubry. La liste compte aussi l'agriculteur martiniquais Kévin Capron.
Vers un 4ème mandat au Parlement européen pour le Réunionnais Younous Omarjee ? Vraisemblablement. Deuxième de la liste LFI menée par Manon Aubry, l’influent président de la commission du développement régional (REGI) est, sauf énorme surprise, en position éligible pour un nouveau mandat. Il faut dire qu’en 12 ans à Bruxelles et Strasbourg, l’ancien collaborateur de Paul Vergès a su s’imposer et devenir incontournable dans la machine européenne de la gauche française. Siégeant pour la première fois en 2012, après la démission d’Elie Hoarau, Younous Omarjee rejoint vite Jean-Luc Mélenchon, qu’il soutient depuis la présidentielle de 2012.
Aux européennes de 2014, pour son premier scrutin, il mène une liste de large rassemblement « Union pour les Outremer », dans la circonscription Outre-mer, soutenue par le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, et rassemblant le Parti communiste réunionnais, le PS de Guyane, le FLNKS ou encore le mouvement pour le développement de Mayotte. Sa liste arrive en 3ème position, derrière la droite de Maurice Ponga et la gauche socialiste de Louis-Joseph Manscour. En 2019, après avoir une nouvelle fois soutenu Jean-Luc Mélenchon en 2017, Younous Omarjee apparaît en 4ème de la liste LFI, là aussi menée par Manon Aubry. Il est alors l’Ultramarin le mieux placé sur une liste nationale, alors que cette année-là, les circonscriptions disparaissent, dont celle des Outre-mer.
Pêche, RUP, esclavage
Durant ses mandats, Younous Omarjee s’est investi dans de nombreux sujets allant de la pêche à la mémoire de l’esclavage. Lors de son premier mandat, il fait notamment adopter à une large majorité son rapport sur le Fonds européen d’aide aux plus démunis. Il défend avec succès le maintien du budget européen pour l'aide alimentaire aux plus démunis alors que les chefs d'État européens s'étaient accordés pour le faire baisser de plus de 30%. En 2014, il fait adopter, par une majorité de 446 votes en faveur, 73 contre et 47 abstentions, le rapport d'initiative du Parlement européen sur l'optimisation du développement du potentiel des régions ultra-périphériques (RUP) par la création de synergies entre les Fonds structurels et les autres programmes de l'Union européenne.
En avril 2017, il vote pour un amendement réintroduisant les subventions publiques à l'investissement de pêche artisanale et traditionnelle dans les régions ultra-périphériques européennes. L'objet de l'amendement est de venir en aide aux petits pêcheurs artisans, qui actuellement ont souvent des embarcations vieillissantes, mal sécurisées et pouvant générer des problèmes sanitaires sur la marchandise qu'ils transportent. Autre victoire sur la pêche : l’interdiction de la pêche électrique ou encore, l’adoption du rapport sur le renouvellement des flottes de pêche des RUP. Autre victoire, plus mémorielle : en 2020, Younous Omarjee fait voter par le Parlement sa résolution reconnaissant l’esclavage comme « crime contre l’Humanité ». L’Union européenne devenait alors la première institution internationale à proclamer l’esclavage, la traite négrière et les crimes contres des amérindiens comme tel.
Présent à plus de 85 % des sessions du Parlement européen, Younous Omarjee est classé parmis les députés français le plus actif sur les 79 en poste au Parlement européen, selon la méthode Mep Ranking. En mars 2018, Younous Omarjee reçoit du Parliament Magazine le prix du meilleur député européen. Il est récompensé pour son action en faveur de la politique régionale, et son engagement pour la défense des régions les moins développées, et des régions ultra-périphériques et insulaires.
En somme, un bilan louable pour la candidature du député européen et plus généralement, la liste LFI, à la traîne dans les sondages (créditée entre 6 et 9% selon les instituts), loin derrière le RN et Renaissance. À noter que Younous Omarjee n'est pas le seul ultramarin sur la liste LFI, puisqu'on retrouve aussi l'agriculteur et ingénieur agronome, membre de Péyi-A Kévin Capron, 28ème de liste et donc pas en position éligible. Le parti s'est également assuré des soutiens et relais en Outre-mer, notamment Péyi-A en Martinique et le parti Pour La Réunion, fondé par la présidente de la Région, Huguette Bello.
La liste (presque) complète ici
Pour précision, cette liste, présentée ce mercredi et établie par un comité électoral après un appel à candidature, doit encore être soumise aux votes des adhérents le 16 mars. Une formalité à l'issue de laquelle deux nouveaux noms complèteront la liste qui compte en tout 81 candidats, soit le nombre de députés français pour la prochaine mandature.
