Festival Culturel de Fort-de-France : Une 54ème édition placée sous le signe de « l’enracinement » pour symboliser la tradition, la mémoire et l’esprit de résistance de la culture martiniquaise

© DR

Festival Culturel de Fort-de-France : Une 54ème édition placée sous le signe de « l’enracinement » pour symboliser la tradition, la mémoire et l’esprit de résistance de la culture martiniquaise

Le 54ème Festival culturel de Fort-de-France qui débute ce 29 juin pour se terminer le 26 juillet prochain, est placé sous le thème de « l’enracinement ». Manière d’incarner tradition, mémoire et esprit de résistance de la culture martiniquaise face aux désordres du monde. Au programme représentations théâtrales, spectacles, soirées thématiques, concerts, animations en tous genres et pour tous les goûts, expositions, expressions qui dessinent les contours d’une scène ouverte et multiple où des artistes locaux dialoguent avec des artistes internationaux, marquant ainsi le caractère universel de ce festival. 

Face aux bouleversements qui agitent le monde, d’aucuns auraient comme premier réflexe le repli sur soi et l’isolement. Mais dans ce monde globalisé et incertain on a aussi un besoin d’enracinement. C’est vers cette voie qu’a choisi de s’orienter le Sermac, organisateur du Festival culturel de Fort-de-France qui a placé cette 54ème édition sous le thème de « l’enracinement ». Car si l’enracinement incarne le retour à la tradition à la mémoire et l’esprit de résistance de la culture martiniquaise, il n’est pas opposé à l’universel et pour l’entretenir on a besoin d’apports et de nutriments parfois extérieurs pour son renforcement.

C’est donc dans cet esprit d’ouverture, mais aussi de prise en compte de son histoire et de ses identités que s’inscrit le Festival culturel de Fort-de-France 2025 qui débute ce 29 juin sur la place de la Savane par une grande journée festive et artisanale « Lapot D’Zarts ». Un festival qui, au-delà des rythmes, des couleurs, des animations et des spectacles, incarne l’esprit d’un territoire qui vibre et est l’expression d’une culture martiniquaise vivante et féconde.

Une véritable scène à ciel ouvert

Pendant près d’un mois en effet, la ville capitale se transforme en véritable scène à ciel ouvert où représentations théâtrales, concerts, spectacles, soirées thématiques, animations en tous genres et pour tous les goûts, expositions, expressions d’une culture martiniquaise portée par des artistes locaux dialoguant avec des artistes internationaux.

Ainsi, pour stimuler cet « enracinement », les organisateurs ont misé sur une programmation musicale où la tradition et la mémoire sont convoquées animées par les grandes gloires locales à l’instar de la Maafia de Jean-Michel Cabrimol et sa musique chaude et épicée, « Lautremalavoi » qui retracera musicalement les premières œuvres du groupe Malavoi de 1964 à 1979, Kali qui célébrera ses 50 ans de carrière. Cette programmation musicale comprendra le « Zouk Tour » constitué d’Orlane, Léa Galva et Eddy Marc, ou encore le « Senn Sokan », concert hommage à Eugène Mona emmené par son héritier Max Mona. Du Kompa aussi pour marquer ce besoin d’ouverture sur la Caraïbe avec le concert du groupe Kaï porté par son leader Richard Cavé. « Mizik ké tonbé kon kann’ » avec un show résolument « Nous » avec entre autres Jean-Luc Guanel, Jean-Michel Galva, Suzy Trébeau et Céline Flériag.

La diva africaine Angélique Kidjo, tête d’affiche de la 15ème édition du Jazz Night

De la musique antillaise en cascade, mais aussi du jazz avec le traditionnel Jazz Night, 15ème du nom. Au programme cinq talents exceptionnels, dont Angélique Kidjo, la diva africaine lauréate de cinq Grammy Awards, classée dans la liste des célébrités la plus puissante d’Afrique par le magazine Forbes, la chanteuse américaine Catherine Russell, l’interprète virtuose de la musique noire américaine, la chanteuse guyanaise Régine Lapassion, le batteur compositeur et producteur guadeloupéen Arnaud Dolmen, considéré comme l’un des meilleurs  batteurs de jazz français qui sera accompagné de la soprano Luan qui a illuminé la cérémonie d’ouverture des jeux paralympiques de Paris 2024 et le pianiste martiniquais Mario Canonge qui est sans nul doute l’un des meilleurs pianistes de jazz français actuels. Avec le bassiste martiniquais Jean-Michel Alibo et Arnaud Dolmen, à la batterie, ils seront sur scène pour enchanter ce jazz Night.

Ce festival dessine également les contours d’une scène ouverte et multiple qui comprend d’autres temps forts comme ces moments de théâtre militant avec la « légende de Zadou  - l’affaire René –Louis Gaëtan Beauregard » du réalisateur martiniquais José Alpha qui raconte l’extraordinaire épopée du dernier Nègre Marron de La Martinique ou encore « l’opéra poussière » de la compagnie La Thymelé. Une pièce onirique qui évoque le combat de Sanité Belair, de son vrai nom Suzanne Belair, sergente dans l’armée révolutionnaire de Toussaint Louverture, fusillée par l’armée française, qui reviendra du pays des ossements pour tenter de redonner leur juste place aux femmes combattantes.

Cette pièce sera suivie d’une performance poétique de l’auteur haïtien Jean d’Amérique et d’un bord de scène : conversation entre le metteur en scène Jean-Erns Marie-Louise et Jean d’Amérique, avant la présentation des « Ailes mémorielles » de l’historien guadeloupéen Jean-Marie Sainton et son « poétissetoire décoloniale ».

Un récit culturel profond et rhizome

Autre grand temps fort le « Sacre du Printemps » de la chorégraphe chinoise et sa réinterprétation contemporaine et spirituelle du célèbre ballet de Stravinsky, mêlant traditions chinoises, philosophie bouddhiste tibétaine et danse contemporaine. Un hommage à la nature, à la tradition, et à l’éternel cycle de vie vu à travers le prisme de la sagesse orientale.

Et pendant un mois le programme continue avec de l’humour par les « Mapipis » ou la compagnie Chouboulman, des master classes de cuisine avec le chef haïtien Jean-Rony Leriche, de l’art graphique et aussi le festival enfant à destination du jeune public comprenant des arts du cirque, des ateliers chouval bwa, sculptures, jeux traditionnels, de la danse, du maquillage… Bref, entre tradition et modernité, musique et arts, ce festival mélange différentes couleurs, saveurs et rythmes pour tisser un récit culturel profond et rhizome.

E.B.

54ème Festival Culturel de Fort-de-France

Du 29 juin au 26 juillet 2025

Renseignements et programme : sermac.infos@gmail.com