Esclavage : Les excuses des Pays-Bas sont le « début d'un long chemin », selon le roi

Esclavage : Les excuses des Pays-Bas sont le « début d'un long chemin », selon le roi

Le roi des Pays-Bas a dans son discours de Noël salué les excuses présentées cette semaine par le gouvernement pour le rôle de l'État néerlandais dans 250 ans d'esclavage, et déclaré que celles-ci sont le « début d'un long chemin ».

« Personne ne porte aujourd'hui la responsabilité pour les actes inhumains qui ont été infligés à la vie d'hommes, de femmes et d'enfants », a déclaré le roi Willem-Alexander depuis le palais résidentiel Huisten Bosch à La Haye.

« Mais en affrontant honnêtement notre passé commun et en reconnaissant le crime contre l'humanité qu'est l'esclavage, nous jetons les bases d'un avenir commun », a-t-il poursuivi. « Un avenir dans lequel nous nous dresserons contre toutes les formes contemporaines de discrimination, d'exploitation et d'injustice », a-t-il ajouté. Willem-Alexander a promis que le sujet « retiendra » l'attention des souverains des Pays-Bas « au cours de l'année commémorative à venir », et qu'ils resteront « impliqués ».

« Les excuses présentées par le gouvernement sont le début d'un long chemin », a-t-il déclaré. L'esclavage a contribué à financer le « siècle d'or » néerlandais, période de prospérité grâce au commerce maritime aux XVIe et XVIIe siècles. Le pays a procédé à la traite d'environ 600 000 Africains, principalement vers l'Amérique du Sud et les Caraïbes.

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a présenté lundi des excuses officielles du gouvernement pour le rôle de l'État néerlandais dans l'esclavage, qu'il a qualifié de « crime contre l'humanité ». Le choix de la date du 19 décembre pour les excuses a suscité une vive controverse aux Pays-Bas et outre-mer. Les organisations de commémoration de l'esclavage souhaitaient que ces excuses soient présentées le 1er juillet 2023, date marquant les 150 ans de la fin de l'esclavage. 

La Première ministre de Sint Maarten et le président du Suriname ont, suite aux excuses, déploré le manque de dialogue de la part des Pays-Bas. Le manque d'actions concrètes de la part du gouvernement a également été critiqué dans certaines ex-colonies. Certains ont demandé des compensations. Le gouvernement a promis plusieurs événements majeurs de commémoration à partir de l'année prochaine. 

Avec AFP.