Enseignement supérieur : Le projet de création d'un CROUS autonome pour la Guyane avance

Enseignement supérieur : Le projet de création d'un CROUS autonome pour la Guyane avance

Pour la première fois, un membre du gouvernement s'est exprimé en faveur de la création d'un Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) autonome en Guyane. Philippe Baptiste, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, en visite en Guyane début mars, a demandé au recteur et au CNOUS d'examiner la question. 

Actuellement, le Centre local des œuvres universitaires et scolaires (CLOUS) de Guyane est rattaché au CROUS Antilles-Guyane, une situation qui, selon les étudiants, engendre plusieurs difficultés, notamment en matière de qualité des repas et de prise en charge des demandes, notamment pour le logement universitaire. Focus avec nos partenaires de Radio Péyi.

Philippe Bouba, vice-président de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG) délégué à l'enseignement supérieur, défend cette cause depuis plusieurs années. Il détaille les prochaines étapes nécessaires à l'aboutissement du projet : "Pour 2025, le budget est déjà établi, nous sommes sur un CROUS Antilles-Guyane puisqu'il faudra une décision, je pense, présidentielle. Il y aura un peu de temps, ce qu'il faut c'est maintenant bien travailler ici. Je compte inviter les représentants guyanais au conseil d'administration actuel CROUS Antilles-Guyane pour une réunion à la Collectivité, pour qu'on se dise les choses, ce CROUS doit être ici et plus ailleurs, il faut continuer (…) Le CNOUS a voté une motion, vendredi 14 mars 2025, sur une demande aussi de CROUS autonome et de plein exercice".

Selon lui, l'État a longtemps freiné cette évolution en raison de considérations administratives et politiques : "Il y avait, du côté de l'État, une structuration puisque vous avez aussi le CROUS Réunion-Mayotte, le CROUS Antilles-Guyane, et je pense qu'on a considéré longtemps que les Outre-mer se ressemblaient et donc qu’on pouvait les rassembler (…) Si on prenait les titulaires et les suppléants, il y avait 2 Guyanais pour 12 Antillais, c'est un scandale (…) donc il y a cette question du fait d'être lésé politiquement lorsqu'il fallait lever la main, mais également c'est la question de la solidarité budgétaire. Maintenant qu'on nous laisse la décision en Guyane pour pouvoir aider les étudiants, on va pouvoir avoir des décisions au plus proche en fait du territoire".

Avec la création d’un CROUS en Guyane, les dossiers pourraient être traités directement sur place, améliorant ainsi la qualité de l’accompagnement des étudiants. Philippe Bouba souligne les bénéfices d’une telle évolution : "Tout sera beaucoup plus simple à aborder. C'est-à-dire que ce conseil d'administration sera à Cayenne avec des personnes de la Guyane qui vont siéger, les étudiants, les représentants des collectivités locales, la CTG, et autour de la table, avec ce directeur ou directrice du CROUS Guyane, le représentant également de l'Éducation nationale. C'est-à-dire que là on aura toute la famille du territoire autour d'une même table. Et ça sans aucun doute, ça sera meilleur pour les jeunes".

Ce projet, s'il se concrétise, vise une meilleure prise en charge des étudiants guyanais en répondant plus efficacement à leurs besoins spécifiques. 

Damien Chaillot