À l’occasion des 150 ans du Sénat, célébrés en 2025, l’institution a ouvert ses portes à 265 collégiens issus de 66 départements, pour une journée exceptionnelle de découverte du travail parlementaire. Une occasion unique pour ces jeunes, venus de toute la France, de se familiariser avec la fabrique de la loi et le débat démocratique. Parmi eux, des élèves venus de Mayotte et de Saint-Martin.
Organisée en partenariat avec l’association Départements de France et l’association Parlons Démocratie, cette journée s’inscrit dans une programmation événementielle autour du triptyque proximité, expertise, indépendance, qui jalonne l’année anniversaire du Sénat. Elle a permis aux collégiens de participer le matin à des travaux en commission aux côtés de sénateurs, puis de vivre une séance de questions à l’hémicycle dans l’après-midi, dans un format inspiré des traditionnelles Questions au Gouvernement.
Une question sur les Outre-mer
Lors de la séance, un élève de la Manche, a interpellé le président du Sénat avec une question percutante sur l’intégration des voix ultramarines dans les travaux parlementaires : « Bonjour Monsieur le Président du Sénat. Comment le Sénat peut-il mieux intégrer la voix des jeunes des territoires ultramarins, comme ceux de Mayotte, durement touchés par les catastrophes naturelles, pour que les lois tiennent réellement compte de leurs vulnérabilités et contribuent à leur avenir avec les mêmes chances que l’Hexagone ? Merci. »
Gérard Larcher a longuement répondu à cette interpellation, saluant d’abord la présence des délégations de Mayotte et de Saint-Martin, avant de rappeler l’importance de la délégation sénatoriale aux Outre-mer, composée à la fois d’élus ultramarins et de métropole, et qui éclaire les travaux du Sénat sur les réalités spécifiques de ces territoires. Il a insisté sur la nécessité d’une approche différenciée, prenant en compte les défis locaux, comme l’éloignement, les difficultés d’accès aux études ou encore les catastrophes naturelles.
Une attention particulière à Mayotte
Le président du Sénat a ensuite tenu à adresser un message fort aux jeunes Mahorais présents dans l’hémicycle, en évoquant les épreuves traversées par leur territoire en 2025 : « Mayotte a vécu un début d’année absolument terrible (…). Nous nous sommes engagés dans la solidarité avec Mayotte, à aider à la reconstruction, parce que c’est notre devoir. Mais nous avons aussi la responsabilité de donner une espérance aux Mahorais, qu’ils ne vivront pas en permanence dans l’urgence. »
Gérard Larcher a souligné les grands défis structurels que rencontre Mayotte : pression migratoire intense, croissance démographique rapide, besoins massifs en infrastructures scolaires. Il a rappelé que c’est au Sénat que Mayotte a été reconnu comme département à part entière, et que la République doit continuer à lui apporter protection, développement et avenir.
En présence du ministre Thani Mohamed Soilihi, ancien sénateur de Mayotte, Gérard Larcher a conclu sa réponse en se disant prêt à renforcer l’écoute des jeunes ultramarins au sein du Sénat.
Charles Baudry
