Crise en Haïti : le conseil de transition va limoger le premier ministre

© Primature de la République d'Haïti

Crise en Haïti : le conseil de transition va limoger le premier ministre

Le Conseil présidentiel de transition d'Haïti a décidé de limoger le premier ministre Garry Conille en place depuis seulement cinq mois, selon le journal officiel qui sera publié lundi.  Celui-ci avait été nommé début juin pour tenter de stabiliser le pays qui ne cesse de s'enfoncer dans le chaos notamment en raison de la violence des gangs. Il sera remplacé par Alix Didier Fils-Aimé.

 

La décision de démettre Garry Conille de ses fonctions intervient après des semaines de conflit entre le dirigeant et le conseil de transition. Le conseil souhaitait changer les responsables des ministères de la Justice, des Finances, de la Défense et de la Santé, contre l'avis du Premier ministre, selon le journal Miami Herald.

Haïti pâtit depuis des dizaines d'années d'une instabilité politique chronique. Mais depuis quelques mois, le pays doit faire face en plus à une résurgence de la violence des gangs, qui contrôlent 80% de la capitale Port-au-Prince.

Situation humanitaire catastrophique

Après la démission du premier ministre controversé Ariel Henry en avril, des autorités de transition ont été mises en place, avec pour lourde mission de rétablir la sécurité et d'organiser des élections. Médecin de 58 ans qui fut déjà Premier ministre d'Haïti pendant six mois entre 2011 et 2012, Garry Conille avait été désigné par ce Conseil présidentiel de transition.

Mais la situation continue de s'aggraver malgré la mise en place de la mission multinationale de soutien à la police. Soutenue par l'ONU et les États-Unis, cette mission menée par le Kenya a commencé à se déployer cet été avec pour l'instant un peu plus de 400 hommes arrivés dans ce pays des Caraïbes.

Jeudi, les Nations unies ont mis en garde contre une aggravation des niveaux de faim dans le pays. La vague de violences et une situation humanitaire catastrophique ont forcé plus de 700.000 personnes, pour moitié des enfants, à fuir leur domicile pour trouver refuge ailleurs dans le pays, selon les derniers chiffres de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Avec AFP