En amont de l'organisation du Congrès annuel prévu au mois de novembre, le Président de l'ACCD'OM Jean-Claude Maes s'est rendu en Polynésie dans le cadre du Congrès du Syndicat pour la promotion des communes de Polynésie. Jean-Claude Maes - dont le mandat de Président de l'ACCD'OM arrive à échéance - revient pour Outremers 360 sur cette mission en Polynésie mais aussi sur les prochains chantiers et grands rendez-vous de l'association pour les communes des Outre-mer.
- Vous revenez d’une mission en Polynésie au Congrès des maires, quels étaient les objectifs et priorités?
Le congrès du Syndicat pour la promotion des communes de Polynésie (SPCPF), qui se tenait à Tubuai, a été l’opportunité d’échanger avec les élus Polynésiens sur leurs priorités. En effet, nos 11 territoires ultramarins ont beaucoup de similitudes, mais certaines problématiques sont spécifiques, ou nécessitent une approche différente selon les territoires. Il était donc important pour moi et mes collaborateurs de prendre le pouls de la situation polynésienne, cela nous permet d’ajuster la programmation de notre prochain congrès pour que chaque territoire y soit traité au plus juste de ses réalités.
Nous avons pu également échanger avec le Président Moetaï Brotherson sur les différents projets du pays, notamment en matière de gestion des déchets ou encore d’économie, projets pour lesquels l’ACCD’OM apportera son soutien à la fois technique et politique.
- Un nouveau gouvernement a été nommé, quels sont pour vous les urgences et les dossiers prioritaires que vous souhaitez discuter avec le nouveau ministre.
Les sujets sont nombreux, et tous importants, mais il y a effectivement des urgences à traiter en priorité. La situation en Nouvelle-Calédonie en est une, bien évidemment. Les médias nationaux n’en parlent plus que très peu, mais la situation est complexe pour nos amis calédoniens, et il est primordial de penser à la reconstruction économique bien que le climat y soit toujours tendu.
La question de la vie chère, brûlante aux Antilles en ce moment, mais qui se pose sur l’ensemble des Outre-mer.
La protection de nos ressources et de nos économies. Ou encore la question épineuse du prochain budget. L’ACCD’OM est mobilisée afin de rappeler les besoins ultramarins. Nos territoires accusent déjà des retards structurels importants, une baisse des budgets serait dramatique pour nos collectivités et nos populations.
Nous avons fait savoir au nouveau Ministre des Outre-Mer, Mr François-Noël Buffet, que nous souhaitons nous mettre au travail au plus tôt dans l’intérêt des territoires.
- Vous arriverez en décembre à la fin de votre mandat de 2 ans à l’ACCD’OM, quel bilan en faites-vous ?
Le bilan est largement positif, mais il n’est pas seulement à moi ce bilan, parce qu’à l’ACCD’OM on fait ensemble ! Je ne peux pas toujours me rendre disponible, et heureusement nos élus sont impliqués et se mobilisent lorsque nécessaire, avec le soutien technique de notre équipe administrative. Ces 2 dernières années, nous avons ainsi participé à de nombreuses auditions au Sénat et à l’Assemblée Nationale, des commissions d’enquêtes, des travaux ministériels comme le « Beauvau» des Polices municipales et celui de la délinquance. A chaque fois l’objectif a été de fournir à nos interlocuteurs les clés de compréhension des réalités ultramarines, pour permettre une meilleure prise en compte de nos besoins.
Nous avons également organisé le premier colloque sur la santé en Outre-Mer en 2023, ainsi que 3 autres évènements qui se finaliseront en 2025 sur la transition écologique, et les défis de l’insertion et de l’illettrisme/illectronisme.
En revanche je regrette ne pas avoir vu l’aboutissement de certains sujets, comme la question du CDPENAF à avis conforme en Outre-mer, ou bien la représentativité des ultramarins dans les instances nationales.
Ça a été un grand honneur pour moi de présider l’association pendant 2 ans. Comme le prévoient nos statuts, nous changeons, quoiqu’il arrive, tous les 2 ans, et c’est donc un ou une élu(e) du Pacifique qui prendra la Présidence de l’association.
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- Quels sont les grands chantiers et grands rendez-vous pour ce semestre?
Notre grand RDV annuel, c’est le congrès le l’ACCD’OM au mois de novembre. Cette année, j’accueillerai mes collègues en Guadeloupe et nous irons notamment chez moi à Marie Galante. Les collectivités peuvent s’inscrire jusqu’au 30 septembre.
En décembre, nous tiendrons la remise des prix de notre concours de dessin à Paris. Cette année, seuls les territoires de la Guadeloupe, la Guyane, Mayotte et Wallis et Futuna ont participé, mais j’espère que l’année prochaine, les écoles de tous les Outre-Mer se mobiliseront. On fera donc venir les jeunes lauréats (11-12 ans) à Paris pour la remise des prix, et nous en profitons pour leur organiser des visites notamment du Sénat ou encore du Museum d’histoire naturelle.
Concernant les chantiers, nous finalisons nos travaux sur l’octroi de mer dans les DROMs, travaux auxquels l’AMF s’est associée, et qui nous permettront de dessiner des propositions si une réforme se confirme.
Nous préparons également une campagne de promotion des richesses des Outre-Mer et de leurs atouts pour la France. L’objectif est de mettre en avant le capital que représente la France ultramarine, mais également de sensibiliser les acteurs politiques et économiques de l’Hexagone sur nos réalités et nos besoins. D’ailleurs, et c’est un bel exemple, nous venons de contribuer à la rédaction d’un livre blanc sur la gestion des crises épidémiologiques de maladies vectorielles ; en nous basant sur l’expérience des Outre-Mer, qui ont surmonté de nombreuses épidémies (chikungunya, dengue, choléra), pour faire des recommandations applicables en Hexagone.
