Biodiversité à Saint-Pierre et Miquelon : Le bilan du suivi des limicoles montre une baisse notable des effectifs en 2023

©Bruno Letournel / OFB

Biodiversité à Saint-Pierre et Miquelon : Le bilan du suivi des limicoles montre une baisse notable des effectifs en 2023

Pour la troisième année consécutive, l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon a été le théâtre d'une étude minutieuse sur la migration post-nuptiale des limicoles, ces oiseaux échassiers fréquents dans les zones humides. Réalisé par les agents du service territorial de l'Office français de la biodiversité (OFB), ce suivi a révélé en 2023 une diminution notable des effectifs, en particulier parmi les espèces les plus vulnérables.

Depuis 2021, l’OFB procède à ces relevés deux fois par mois sur les deux îles principales de l’archipel, conformément aux méthodes standardisées. Dix-sept sites de comptage ont été définis, où les oiseaux sont observés et comptabilisés à la longue-vue lors des marées hautes, afin de s'assurer d'une identification optimale.

En 2023, 20 espèces de limicoles ont été recensées sur l'archipel. Parmi elles, deux espèces ont marqué les observations : le Chevalier semipalmé, observé pour la première fois à Saint-Pierre et Miquelon, et le Bécasseau de Baird, absent en 2022, mais à nouveau observé cette année.

Malgré ces nouveautés, le nombre total d’oiseaux recensés est en baisse, avec 4 071 individus comptabilisés, contre 6 016 en 2022. Cette tendance concerne particulièrement trois espèces classées en danger sur l’archipel : le Pluvier siffleur, le Bécasseau maubèche et le Petit chevalier. Le déclin est particulièrement marqué chez le Bécasseau maubèche, dont les effectifs sont passés de 340 individus en 2021 à seulement 133 en 2023. Quant au Pluvier siffleur, qui n'a plus niché sur l’archipel depuis 2018, aucun individu n’a été observé cette année.

Cette tendance à la baisse, préoccupante, soulève des interrogations quant à la survie de ces espèces sur l’archipel. Une attention particulière sera nécessaire dans les prochaines années pour évaluer si ce déclin se confirme et pour envisager des mesures conservatoires. Les données issues de ces suivis seront comparées aux observations des ornithologues locaux depuis les années 1980, afin d'obtenir un panorama plus complet de l'évolution des populations.

Les opérations de suivi se poursuivront en 2024, avec l’espoir de mieux comprendre et freiner ce déclin.

Damien Chaillot