Un an après sa création, la Fondation du SMA dresse le bilan de son programme « Autonomie alimentaire », qui a accompagné de jeunes porteurs de projet en Guadeloupe, à La Réunion, en Nouvelle-Calédonie ou encore en Polynésie.
Le programme « Souveraineté alimentaire » vise à soutenir les jeunes ultramarins dans la réalisation de projets, allant du maraîchage à l’élevage en passant par la distribution. Ces projets contribuent à renforcer la sécurité alimentaire et le développement économique des territoires concernés. Ce programme se caractérise par l’accompagnement de projets de long-terme, le plus souvent via la mise en œuvre d’un mécénat de compétence, d’un soutien financier ou encore via des financements permettant l’acquisition de petits matériels d’exploitation agricole.
En 2024, les projets « Autonomie alimentaire » ont représenté près de 12% des projets accompagnés par la Fondation et cela dans tous les territoires. Cela s’incarne dans l’élevage de poules en Guadeloupe, dans la production de fromages de chèvres créoles toujours en Guadeloupe, dans la production de jus de fruit à La Réunion ou encore dans le maraîchage en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française.
Les accompagnements financiers de la Fondation du SMA se font toujours dans le cadre d’un co-financement local et impliquent un mécénat de compétence en complément. Parmi ces projets menés à bien, la Fondation présente trois d’entre eux « qui démontrent la plus-value de ce programme novateur favorisant la créativité des jeunes ».
Nahuel, ingénieure agronome de Guadeloupe, titulaire d’un bac scientifique et ayant suivi une classe préparatoire BCPST, incarne l’une des réussites du programme, grâce auquel elle a pu mener à bien son projet « Caprîles ». Ce dernier consiste à développer une exploitation polyculture-élevage axée sur l’élevage de chèvres créoles et la production de produits laitiers artisanaux. Elle compte à ce jour un cheptel de 30 têtes et souhaiterait le doubler à terme.
Son objectif est de renforcer l’autosuffisance alimentaire de la Guadeloupe qui est encore aujourd’hui très tributaire des importations pour se nourrir. Son projet promeut aussi l’agrotourisme en offrant des visites éducatives sur les pratiques agricoles locales. Il a un impact environnemental très positif et contribue, en alimentant le marché local de l’emploi, au développement économique et social du territoire.
En Nouvelle-Calédonie, Emerick, originaire de la province Nord où il est agriculteur-pêcheur, a toujours été attiré par l’agriculture et l’élevage. Il hérite cette curiosité pour la nature de ses grands-parents qui lui ont transmis la passion du monde agricole. Son objectif est de créer un écosystème agricole indépendant et autosuffisant sur la parcelle de terre qu’il détient en utilisant des pratiques biologiques de culture et d’élevage. Grâce au programme « Autonomie alimentaire », Emerick a pu se former à l’agroforesterie et à la permaculture. Il a aussi été initié aux fondamentaux de l’apiculture. Son projet a vu le jour et s’annonce durable.
Enfin en Polynésie, Kahiva, 21 ans, originaire de Moorea en Polynésie française et issu d’une formation au lycée agricole de Tahiti, a pu continuer de s’occuper de la parcelle de terrain dont il a hérité sur son île et où il y pratique le maraîchage. Il souhaite désormais y développer une agriculture vivrière. Kahiva promeut la permaculture qui consiste à utiliser le broyat de déchets organiques, essentiellement de la sciure de bois, comme fertiliseur de ses sols de culture. Avec son projet, Kahiva ambitionne de contribuer à l’autosuffisance alimentaire de sa famille et de son territoire.
Le programme « Autonomie alimentaire », que propose et développe la Fondation du SMA, répond aux attentes des projets des jeunes ultramarins et qu’il sait déjà être innovant dans la mesure où il engendre des projets agricoles visionnaires, lesquels contribuent à construire l’autosuffisance alimentaire des territoires d’outre-mer. Ce programme se veut précurseur dans le développement d’une agriculture éco-responsable et durable. Le programme « Autonomie alimentaire » fait partie de quatre programmes accompagnant en tout 150 jeunes ultramarins.
L’accompagnement que la Fondation propose aux jeunes repose sur trois programmes de mécénat dont le mécénat de compétence, le mécénat financier et le mécénat de confiance. Ces trois types de mécénat sont rendus possible grâce à l’aide précieuse des nombreux partenaires de la Fondation, parmi lesquels la Fondation CMA-CGM, la Fondation Vinci, Acréos, l’Union Sociale pour l’Habitat ou encore l’Ordre des experts comptables.
Pour rappel, la Fondation du SMA est une fondation abritée par la Fondation Agir Contre l’Exclusion. Son objectif est d’accompagner des jeunes ultramarins dans leur insertion sociale et professionnelle. Souvent présentée comme le « service après-vente du SMA », cette dernière, installée à Paris, compte sept salariés dans l’ensemble des territoires où le SMA officie.