Abolition de l'esclavage en Guyane : La Fondation pour la Mémoire de l'esclavage propose de découvrir une exposition sur la culture des Marrons de Guyane

© Photo Jean Hurault, 1970 / Détail Tembé Antoine Lamoraille. Coll. Mama Bob

Abolition de l'esclavage en Guyane : La Fondation pour la Mémoire de l'esclavage propose de découvrir une exposition sur la culture des Marrons de Guyane

Aujourd’hui 10 juin, c’est la journée de l’abolition en Guyane, en souvenir de la date de la proclamation du décret d’abolition le 10 juin 1848. 12 500 personnes ont alors été libérées. La Fondation pour la Mémoire de l'esclavage fait un retour historique sur cette date. La Fondation pour la mémoire de l'Esclavage propose ainsi de découvrir une exploration du Marronage en Guyane avec l'exposition «Marronnage : l’art de briser ses chaînes » à la Maison de l'Amérique Latine.
 

Parmi les quatre « vieilles colonies », la Guyane est celle qui est à la fois la plus étendue et la moins peuplée. Alors que l’économie de plantation a largement transformé les îles françaises des Caraïbes et dans l’océan Indien, elle reste modeste en Guyane, où plusieurs tentatives de peuplement et de développement d’une agriculture coloniale à grande échelle ont été des échecs.

Retour historique sur l'abolition en Guyane

Le territoire a connu la première abolition en 1794, tout en commençant à jouer le rôle d’une colonie pénitentiaire pour des relégués de la Révolution française, avant le développement du bagne à partir de 1852. C’est Victor Hugues, qui avait appliqué l’abolition de l’esclavage en Guadeloupe en 1794, qui sera chargé par Napoléon Bonaparte de le rétablir en Guyane à partir de 1802, un épisode que l’écrivain cubain Alejo Carpentier mettra en scène dans son roman Le Siècle des Lumières (1962).

46 années plus tard, c’est le 10 juin 1848 que le commissaire général de la République André Aimé Pariset en Guyane proclame la fin de l’esclavage dans le territoire. Conformément aux dispositions du décret du 27 avril 1848 qui prévoyait un délai d’application de 2 mois après sa proclamation, l'abolition de l'esclavage ne sera effective dans le territoire que le 10 août 1848.

Devenue jour férié avec la loi du 30 juin 1983, cette date est chaque année l’occasion pour la Guyane de rendre hommage aux dizaines de milliers de personnes qui y ont connu l’esclavage, mais aussi de célébrer sa riche culture marquée par la présence sur son sol des communautés amérindiennes ou issues de la formation par les captifs africains de sociétés « marronnes », établies et circulant entre le Surinam et la Guyane française.

Zoom sur l'exposition « Marronnage : l’art de briser ses chaînes »

A l’occasion de cette journée particulière, et jusqu’au 13 juin, la FME vous propose de découvrir la culture des Marrons de la Guyane en visitant dans une série de vidéos l’exposition de la Maison de l’Amérique Latine « Marronnage : l’art de briser ses chaînes » avec son co-commissaire l’anthropologue Thomas Mouzard, membre du conseil scientifique de la FME. Une exploration en 4 parties, dont nous vous proposons aujourd’hui le premier volet.

Par la Fondation pour la Mémoire de l'esclavage