Tout au long de l’été, Outremers360 vous propose d’explorer les différents aspects du tourisme dans les territoires d'outre-mer. Plongez au cœur des cultures ultramarines, parcourez des paysages époustouflants et laissez-vous emporter par des expériences uniques, révélant comment ces destinations insulaires préservent leur patrimoine tout en accueillant les visiteurs du monde entier.Cette semaine, Outremers 360, vous propose de partir à la rencontre des oiseaux migrateurs, marins et terrestres à Saint-Pierre-et-Miquelon. À 25 km des côtes canadiennes, niché au large de Terre-Neuve, cet archipel méconnu, dernier vestige de l’empire colonial français en Amérique du Nord, vous invite à explorer un sanctuaire ornithologique unique.
Saint-Pierre-et-Miquelon, est un archipel formé de deux grandes îles, Saint-Pierre et Miquelon-Langlade, reliée par un fin isthme en forme d'esperluette naturelle. Ce lien géographique unique symbolise l'unité de ces terres insulaires, où les paysages sauvages se mêlent à une riche biodiversité.
Seules deux des huit îles de l'archipel sont habitées. Saint-Pierre, avec ses 5 340 habitants (selon les données Insee 2020), est la plus peuplée, tandis que Miquelon-Langlade, bien que plus grande, ne compte que 585 habitants. Ce petit bout de France au cœur de l'Atlantique Nord est un véritable paradis naturel, idéal pour les randonnées et les excursions en bateau. Les falaises escarpées de Miquelon-Langlade et ses paysages sauvages abritent une diversité exceptionnelle d'oiseaux marins, comme le Macareux moine, les Fous de Bassan, et plusieurs espèces de goélands et de sternes.
C’est ici que l'ornithologie prend toute sa dimension. Les passionnés de nature ont l'opportunité d'approcher ces espèces emblématiques au plus près. Visiter Saint-Pierre-et-Miquelon c’est l’assurance de vivre une expérience inoubliable, où l'histoire, la nature et la passion pour les oiseaux se rencontrent dans un cadre sauvage et préservé. L’office du tourisme de Saint-Pierre-et-Miquelon nous guide dans cette aventure unique entre mer et ciel.
Un peu d’histoire
Saint-Pierre-et-Miquelon possède une histoire riche, façonnée par la pêche, la colonisation et les conflits européens, dont chaque rue porte encore la mémoire.
Le 5 juin 1536, Jacques Cartier découvre l'archipel lors de son second voyage au Canada. Cependant, ce n'est qu'en 1604 que la ville de Saint-Pierre est fondée, devenant rapidement un camp de base pour les pêcheurs bretons, normands et basques. De 1690 à 1814, l'archipel change de mains neuf fois entre les Anglais et les Français, subissant à quatre reprises une dévastation totale et la déportation de ses habitants. Ce n'est qu'en juin 1816 que les colons et leurs familles reviennent sur une terre rasée par les Britanniques. Le Musée de l'Arche retrace cette longue histoire maritime, tandis que le Monument aux Marins rend hommage à ceux qui ont perdu la vie en mer, soulignant l'importance cruciale de la pêche pour l'archipel.
En raison de sa position stratégique, Saint-Pierre-et-Miquelon a longtemps été un enjeu militaire et commercial entre Français et Anglais, comme en témoignent les vestiges du Fort Louis, érigé par les Français au XVIIIe siècle.
Entre 1920 et 1933, l'archipel prospère grâce à la Prohibition qui sévit aux États-Unis, devenant un centre de contrebande d'alcool. Le commerce est florissant, les pêcheurs tournent le dos à la mer et deviennent les grossistes des contrebandiers de la côte est américaine. Cette période prospère, marquée par la présence de figures telles qu'Al Capone, est immortalisée au Musée Héritage de Miquelon.
Une relance progressive du secteur touristique
La pandémie de Covid-19 a fortement affecté le tourisme à Saint-Pierre-et-Miquelon, avec une baisse significative des visiteurs en 2020 et 2021. Toutefois, en 2022, le secteur a connu une reprise, avec l’entrée de 11 999 touristes sur l’archipel, mais le nombre de touristes, bien qu'en hausse, reste inférieur de 13 % par rapport à la moyenne des touristes enregistrée entre 2017 et 2019. Les croisiéristes, en particulier, ont contribué à cette reprise. Le nombre de croisiéristes accueillis en 2022 a excédé celui de 2019 (4 650 contre 4 000) en raison des 15 escales de paquebots sur l’archipel programmées en 2023. Les Canadiens représentent toujours la majorité des visiteurs, bien que leur nombre ait diminué, au profit des touristes américains dont le nombre a augmenté de 30 % par rapport à la période 2015-2019.
« Nos touristes sont principalement des Québécois et des Ontariens, dont la moitié voyage en couple et a plus de 60 ans. Beaucoup profitent d'un séjour à Terre-Neuve pour passer quelques jours à Saint-Pierre-et-Miquelon, avec un séjour moyen de 3 jours et 2 nuits, bien que nous encouragions des séjours de 5 jours et 4 nuits pour une expérience complète des îles. Parmi les visiteurs, on trouve des amateurs de nature et d'aventure, des passionnés de culture, des familles en quête de calme, des seniors attirés par la sérénité de l'archipel, ainsi que des journalistes, écrivains et photographes cherchant à capturer la beauté des paysages locaux. » précise l’office du Tourisme.
Car l’archipel offre bien plus pour ceux qui prennent le temps de parcourir ses paysages dont les richesses naturelles se dévoilent à travers ses nombreux sentiers. Des parcours de randonnées balisées permettent aux visiteurs de découvrir des sites comme la Pointe aux Canons dont le phare construit en 1835, est l’un des premiers à avoir été érigé en Amérique du Nord et à proximité duquel se trouve la batterie de canons, témoins de l’importance stratégique du site au cours des siècles passés, ou encore l'Île aux Marins, autrefois appelée île aux Chiens, véritable musée à ciel ouvert. Le musée Archipélitude, situé dans l'ancienne école des garçons, retrace l'histoire de l'île et de ses habitants. Il offre aux visiteurs un aperçu de la vie difficile mais solidaire des pêcheurs et de leurs familles.
L’été les îles sont animées et festives comme le souligne l’office du tourisme : « L’été, nos îles s’animent après le froid de l’hiver. De nombreux festivals et activités sont proposés : les 25 km de Miquelon (course à pied), le Dunefest (festival sur la dune reliant Langlade à Miquelon), le festival des fruits de la mer, et la fête basque. De nombreuses soirées sont animées par des danses, des chants, et des concerts. »
Les amateurs de gastronomie sont également comblés. Chaque île propose des expériences immersives comme la dégustation dans des fermes, brasseries, distilleries, et champignonnières. En effet, à Saint-Pierre-et-Miquelon, la cuisine est fortement influencée par les produits de la mer, avec des plats comme le rôti de flétan, les joues de morue salées, le pâté de thon, les coquilles Saint-Jacques, et le homard fraîchement pêché. Côté terre, on savoure le chevreuil de l'archipel, le fromage de chèvre de Miquelon, et les macarons à la saint-pierraise, des petites douceurs au cacao. Le tout est accompagné d'une bière locale à base d'épicéa, le spruce.
Refuge des oiseaux migrateurs et de la biodiversité
En matière de préservation de la biodiversité, l’office du tourisme propose des activités à faible impact environnemental. Parmi celles-ci, des randonnées guidées écologiques sont organisées avec un guide naturaliste, permettant aux participants d'explorer les sentiers tout en découvrant la flore et la faune locales. Ces randonnées visent à sensibiliser à l'importance de la conservation et de la biodiversité.
Des sorties d’observation des oiseaux et de la faune, encadrées par des professionnels, permettent aux visiteurs d'assister à des spectacles naturels tout en apprenant l’importance de préserver leur habitat. Ces excursions peuvent se faire en kayak, offrant ainsi une exploration écologique des côtes. De plus, des zones protégées accueillent des projets de conservation en cours, et des activités de nettoyage de plages sont proposées pour impliquer chacun dans la protection des côtes et sensibiliser à l’impact des déchets sur la faune marine. Enfin, à la Maison de la Nature et dans d’autres organisations, des conférences sur l’écologie et la biodiversité sont régulièrement proposées comme le constate l’office du tourisme : « Dès notre plus jeune âge, à l’école, nous sommes sensibilisés par des professionnels de la biodiversité. Nous partons à la découverte des espèces et comprenons ainsi pourquoi il est important de faire attention à notre environnement. »
Véritable sanctuaire de biodiversité, l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon est également un refuge pour plus de 300 variétés d'oiseaux migrateurs, marins et terrestres, dont environ 100 sont des espèces qui y nichent. Parmi celles-ci, on trouve le majestueux Fou de Bassan. Grand oiseau marin au plumage blanc éclatant, les extrémités de ses ailes sont teintées de noir tandis que sa tête est délicatement ornée de jaune pâle. Ses yeux bleus perçants contrastent avec son bec long et pointu, idéal pour plonger en flèche dans l'océan à des vitesses impressionnantes et capturer des poissons.
On peut également admirer le Macareux moine. Surnommé le perroquet des mers, il est facilement reconnaissable à son plumage noir et blanc et son bec large et coloré, avec des nuances d'orange, de jaune et de bleu. Bien que maladroit sur la terre ferme, ce petit oiseau excelle en vol et dans l'eau, utilisant ses ailes pour nager sous la surface en quête de poissons.
Les marais et les étangs de Miquelon sont le royaume des canards sauvages, des bécassines, et des pluviers. Leurs plumages éclatants et leurs danses nuptiales sont un régal pour les yeux et les objectifs des photographes. On peut également observer des espèces remarquables comme l'Eider, un grand canard migrateur prisé pour son duvet, ainsi que le Garrot à œil d'or et le Pygargue à tête blanche. Et la Paruline jaune, un petit oiseau au plumage lumineux, principalement jaune vif avec de fines rayures rouges sur la poitrine chez les mâles. Elle est souvent vue sautillant entre les branches des arbustes et des arbres, à la recherche d'insectes. Son chant mélodieux et complexe est un véritable plaisir à entendre, ajoutant une douce ambiance musicale aux forêts et aux prairies de l'archipel.
Protection de la faune marine et aviaire
L'îlot du Grand Colombier et la lagune du Grand Barachois sont des zones écologiquement remarquables de l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon. Le Grand Colombier abrite une importante population d'oiseaux marins nicheurs, tels que l'Océanite Cul-blanc, le Macareux Moine, et le Guillemot de Troïl. Ce site est fragile et nécessite une protection renforcée.
La lagune du Grand Barachois, avec ses 988 hectares, est un habitat unique abritant diverses espèces végétales et animales, notamment des phoques et des oiseaux en voie de disparition comme le Pluvier siffleur et la Sterne arctique. Cette zone est également un lieu d’hivernage crucial pour le canard noir et une halte migratoire pour des limicoles.
Les eaux côtières de l’archipel sont extrêmement riches en biodiversité grâce à une forte présence de plancton. Bien que cette zone ait été autrefois l'une des plus poissonneuses au monde, elle a souffert de la surpêche. Cependant, la diversité en mammifères marins et en oiseaux marins reste la plus élevée de France, avec 17 espèces de cétacés recensées.
Enfin, la vallée du Milieu, proche de l’agglomération de Saint-Pierre, est une zone humide bordée d'habitats variés qui attire une grande diversité d'oiseaux, qu'ils soient nicheurs ou de passage. Car ce qui rend Saint-Pierre-et-Miquelon vraiment spécial, c'est le spectacle des migrations. En automne et au printemps, l'archipel devient une halte cruciale pour des milliers d'oiseaux migrateurs en route vers le sud ou le nord. Les cieux se remplissent de vols en V de bernaches cravant et d’oies des neiges, offrant un spectacle aérien spectaculaire et émouvant.
La Réserve Sud de Saint-Pierre : un sanctuaire pour la faune sauvage et les oiseaux marins La réserve de chasse et de faune sauvage Sud de Saint-Pierre est co-gérée par l'Office français de la biodiversité (OFB). Créée en 1992, cette réserve maritime protège 2 138 hectares d'écosystèmes marins uniques, servant de havre pour de nombreuses espèces d'oiseaux migrateurs et marins qui privilégient les zones côtières marines. Les récifs et îlots rocheux offrent un habitat idéal pour de nombreux oiseaux marins pendant leurs périodes d’hivernage. L'OFB, en collaboration avec la Fédération départementale des chasseurs, assure le suivi et la conservation de ces espèces, contribuant ainsi à la préservation de la biodiversité de l'archipel. Plus d’infos sur le site de l’Office Français de la Biodiversité : https://www.ofb.gouv.fr/les-reserves/la-reserve-de-chasse-et-de-faune-sauvage-sud-de-saint-pierre |
Si vous aspirez à une expérience authentique et dépaysante, loin des sentiers battus, où nature, culture et gastronomie s'harmonisent parfaitement, rendez-vous sur le site de l'office du tourisme de Saint-Pierre-et-Miquelon : https://www.spm-tourisme.fr/
EG