4 février 1794 : L’Assemblée nationale commémore la première abolition de l’esclavage, un « acte révolutionnaire » et « précurseur »

©Outremers360

4 février 1794 : L’Assemblée nationale commémore la première abolition de l’esclavage, un « acte révolutionnaire » et « précurseur »

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et le président de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, Jean-Marc Ayrault, ont présidé ce mardi une cérémonie commémorant les 230 ans de la première abolition de l’esclavage, le 4 février 1794.

« C’est important de toujours se rappeler de notre Histoire, dans ce qu’elle a de bien et de moins bien » a déclaré la présidente de l’Assemblée nationale qui organisait cette cérémonie, en lien avec la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage. Une première dans l’enceinte du palais Bourbon, rappelle Yaël Braun-Pivet, qui cite les parlementaires « qui poussent à ce que l’Assemblée nationale honore la mémoire de ces hommes et ces femmes ». 

« On a besoin d’entretenir cette mémoire collective envers notre jeunesse qui a besoin de savoir ce qui s’est passé et comment ça s’est passé » a-t-elle ajouté, « on sait qu’elle n’a pas été définitive mais on voit sur un certain nombre de sujet qu’il faut avoir des étapes, (…) les victoires ne s’acquièrent pas en un jour, c’est des dizaines et des dizaines d’années de combats ».

« C’est une date extraordinairement importante, qui en soit est un acte révolutionnaire » a ajouté Jean-Marc Ayrault. « La Révolution française n’a pas oublié qu’elle a publié un texte fondateur qui est la déclaration universelle des Droits de l’Homme, qui en elle-même contient cette liberté et cette émancipation. C’est le passage à l’acte qui n’a pas été réussi puisqu’on a maintenu les esclaves dans les colonies françaises » a-t-il poursuivi, soulignant tout de même les esclaves de Saint-Domingue (ancienne Haïti) qui, à l’annonce d’une révolution, débutèrent les révoltes.

« Le vote en 1794 de l’abolition de l’esclavage, est un acte précurseur à l’échelle internationale » a-t-il aussi estimé. « Il faut le commémorer comme un acte majeur qui montre aussi que quand vous inscrivez dans le droit une décision aussi forte sur l’abolition de l’esclavage, rien n’est acquis définitivement puisqu’en 1802, Napoléon rétablit l’esclavage ». L’ancien Premier ministre a aussi appelé à garder cette date, mais aussi l’esclavage et la colonisation, comme « un marqueur durable pour le temps présent ». « Nous devons parler de nos propres contradictions et de notre capacité à les surmonter, et à chaque fois qu’on les surmonte, on va chercher dans les fondamentaux de 1789 ».