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Le service des migrations et de l’intégration de la préfecture de Mayotte, fermé depuis juillet, doit rouvrir jeudi, a indiqué lundi le préfet de l’île Dominique Sorain.
Le service rouvrira « partiellement, vraisemblablement dès jeudi » et permettra de traiter « dans l’immédiat les cas prioritaires », a annoncé le préfet lors d’une conférence de presse, en reconnaissant que, depuis mars, ce service fonctionne « de manière dégradée ». Doivent notamment être traités en priorité les dossiers des personnes dont le non-renouvellement de leur titre de séjour les prive de leurs droits d’assurés sociaux ou de leur travail, ou celles rencontrant des problèmes de regroupement familial.
Le préfet a par ailleurs indiqué que l’État faisait face à près de 1 500 recours contentieux en cours, en raison du non-traitement des demandes de renouvellement de titres de séjour des étrangers, conduisant ces derniers à déposer plainte contre l’État, notamment pour non-continuité du service public. La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, avait décidé au printemps de fermer partiellement ce service préfectoral pour « des raisons d’ordre public », alors qu’un mouvement social d’ampleur de lutte contre l’insécurité et l’immigration clandestine paralysait le territoire.
Depuis juillet, des manifestants bloquent complètement l’accès de ce « bureau des étrangers » à la préfecture, protestant contre l’immigration clandestine en provenance des îles voisines des Comores. La situation n’étant « plus tenable » pour « des raisons juridiques, de principe et humaines », le représentant de l’État a « décidé de mettre un terme au blocage », en délogeant lundi les manifestants, puisqu’ « aucune issue consentie » n’a été trouvée avec les différents collectifs, a-t-il indiqué. « Des milliers de dossiers » sont actuellement en souffrance, a encore chiffré Dominique Sorain.
Si, depuis le 21 mars dernier, le gouvernement comorien refuse officiellement de ré-admettre sur son territoire les personnes expulsées de Mayotte, le préfet a admis lundi que des reconduites avaient de nouveau lieu mais que, « pour l’instant, il n’y a pas d’accord global » avec l’Union des Comores. Le préfet s’est refusé à tout autre commentaire afin, selon lui, de ne pas interférer dans « le travail diplomatique en cours ». « Nous restons mobilisés : jamais nous ne nous laisserons intimider et jamais nous ne cesserons de rappeler à l’État ses obligations et ses devoirs à Mayotte », a pour sa part réagi dans un communiqué le Collectif des citoyens de Mayotte et l’intersyndicale.
Avec AFP.